Plus qu’une histoire de la culture, souvent limitée à l’étude des élites ou du folklore, l’histoire culturelle est un nouveau regard posé sur des situations vécues. Longtemps marginalisée, elle a acquis ses lettres de noblesse grâce aux travaux de José Antonio Maravall, Miquel Batllori et Julio Caro Baroja, restés cependant sans véritable descendance. À leur côté, l’influence de l’hispanisme français, représenté par Marcel Bataillon, Joseph Pérez, Augustin Redondo, François Lopez, Bartolomé Bennassar, etc., a été considérable tant dans les problématiques et les thématiques que pour la méthodologie. C’est ainsi, par exemple, que l’histoire du livre est devenue un champ de recherches fécondes qui s’ouvraient à l’influence d’autres auteurs comme Roger Charrier. L’histoire des mentalités, telle que la « nouvelle histoire » française la pratiquait, a suscité des débats et engendré des adaptations en Espagne. Mais aujourd’hui, l’enjeu historiographique est de trouver un discours qui permette de rendre compte de la pluralité et de la polysémie des pratiques culturelles de l’Espagne à l’époque moderne
Far from being a history of culture, normally confined to the study of elites or folklore, cultural history is a new way of looking at concrete experiences. This kind of history was long held at arm’s length; it gained recognition and a measure of prestige thanks to the works of Antonio Maravall, Miquel Batllori and Julio Caro Baroja, but these had no true disciples. The influence of French hispanists, including Marcel Bataillon, Joseph Pérez, Augustin Redondo, François Lopez, Bartolomé Bennassar and others, has been decisive in mapping out the problems and defining subjects and methodology. This is true of the history of books, which is proving a fruitful field of research thanks to the works of other researchers like Roger Chartier. The history of mentalities as expounded in the «nouvelle histoire» in France has been the subject of debates and adaptations in Spain. The challenge facing Spanish historiography today is to come up with a discourse capable of reflecting the plurality and polysemy of cultural practices in Spain in the modern era
Más que una historia de la cultura, que suele limitarse al estudio de las élites o del folklore, la historia cultural representa una nueva forma de enfocar vivencias concretas. Esta historia estuvo marginada durante largo tiempo, pero se la he dado carta de naturaleza y prestigio gracias a los trabajos de Antonio Maravall, Miquel Batllori y Julio Caro Baroja, quienes no tuvieron verdaderos continuadores. La influencia del hispanismo francés, con Marcel Bataillon, Joseph Pérez, Augustin Redondo, François Lopez, Bartolomé Bennassar y otros, ha sido determinante, tanto a nivel de las problemáticas como de los temas y la metodología. Es el caso de la historia del libro, que se ha convertido en un terreno de investigación fecundo, alimentado por los trabajos de otros investigadores como Roger Chartier. La historia de las mentalidades tal y como la haría la «nouvelle histoire» en Francia ha provocado debates y adaptaciones en España. Hoy en día, el reto de la historiografía española consiste en inventar un discurso que pueda reflejar la pluralidad y la polisemia de las prácticas culturales en la España de la época moderna