2021
Cairn
Patrick Rossignol, « Prise en charge de l’hyperkaliémie récidivante et utilisation des inhibiteurs du système rénine-angiotensine-aldostérone : analyse des données françaises de l’étude multinationale européenne PROKALE », Néphrologie & Thérapeutique, ID : 10670/1.7a5482...
IntroductionL’hyperkaliémie récidivante peut conduire à une sous-utilisation des inhibiteurs du système rénine-angiotensine-aldostérone. Nous présentons une analyse des données françaises de l’étude PROKALE, qui a évalué la prise en charge de l’hyperkaliémie dans cinq pays européens. Patients et méthodesUn examen rétrospectif des dossiers de patients adultes non dialysés ayant présenté au moins deux épisodes d’hyperkaliémie≥5,5 mEq/L sur une période de 12 mois a été effectué. RésultatsEn France, 115 médecins (57 néphrologues et 58 cardiologues) ont participé à l’étude, et 295 patients ont été étudiés. L’âge moyen était de 68 ans ; 212 patients (71,9 %) avaient une insuffisance rénale chronique, 108 (36,6 %) une insuffisance cardiaque chronique et 102 (34,6 %) un diabète sucré. Le nombre moyen d’épisodes hyperkaliémiques rapportés était de 2,3. Sur 90 hospitalisations, 24 (26,7 %) étaient directement liées à un épisode d’hyperkaliémie. Les traitements utilisés dans la prise en charge de l’hyperkaliémie lors du premier épisode étaient les diurétiques de l’anse (144 patients [48,8 %]), les résines échangeuses de cations (135 [45,8 %]), un régime pauvre en potassium (31 [10,5 %]) ou le bicarbonate de sodium (31 [10,5 %]). Entre les deux épisodes d’hyperkaliémie consécutifs documentés, la proportion des patients traités par des inhibiteurs du système rénine-angiotensine-aldostérone a diminué de 42,4 % à 34,6 %. ConclusionDes interruptions du traitement par les inhibiteurs du système rénine-angiotensine-aldostérone sont observées en contexte d’hyperkaliémie récidivante. L’hyperkaliémie récidivante représente une cause majeure d’hospitalisation. Des stratégies de prise en charge plus efficaces sont nécessaires.