Fiction et violence entre auteur et Créateur

Fiche du document

Date

2010

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
Études littéraires ; vol. 41 no. 3 (2010)

Collection

Erudit

Organisation

Consortium Érudit

Licence

Tous droits réservés © Université Laval, 2011



Citer ce document

Uri Eisenzweig, « Fiction et violence entre auteur et Créateur », Études littéraires, ID : 10670/1.7al9rq


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

La spécificité du « terrorisme » consiste en une violence perçue comme intrinsèquement dépourvue de sens : arbitraire quant à ses victimes immédiates, aléatoire quant aux lieu et moment où elle se produit. Objet de la fascination horrifiée d’une modernité se voulant rationnelle, le « terrorisme » fut initialement associé au personnage de l’« anarchiste » tel que l’imagina le discours dominant de la fin du XIX e siècle, qui n’y vit que nihilisme et destruction. Mais un siècle plus tard, la fiction de l’anarchiste-poseur-de-bombes devenue triviale et folklorique, c’est une autre figure qui incarne désormais l’origine de la violence aveugle : le religieux. La différence, essentielle, étant que l’anarchisme ne fut pas vraiment à l’origine des bombes des années 1890, alors que les attentats d’aujourd’hui sont presque toujours revendiqués par les mouvements religieux qui les commanditent. Et avec ceux-ci, c’est une inversion curieusement symétrique du masque nihiliste d’antan qui est imaginée derrière le non-sens de la tuerie : la nature ineffable et indescriptible d’une Autorité transcendante. Le terrorisme, ou d’une fiction l’autre.

The specificity of “terrorism” resides in the perception of intrinsically pointless violence that is both arbitrary towards its victims and random in its time and place of occurrence. The topic of today’s horrified fascination in a world that prides itself on being rational, “terrorism” was initially the work of the “anarchist” as described by mainstream 19th century society: a source of nihilism and destruction. However, a century later, blind violence is now the work of someone other than the trivialised bomb-wielding anarchist of lore: the cleric. There is a critical difference between the two: whereas the 1890s bombs were not really the work of anarchists, responsibility for today’s attacks is almost always claimed by the clerical groups that funded them. It could be said that these groups flip the face of yesteryear’s nihilism in an oddly symmetrical fashion, justifying senseless killings in the name of the enduring mystique of a transcendental Authority. Terrorism, or from one fiction to the other?

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en