La contribution d’Agnolo Bronzino à l’enquête de Benedetto Varchi ou l’insoluble oxymore entre cadrage académique et intime conviction

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2022

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Véronique Merieux, « La contribution d’Agnolo Bronzino à l’enquête de Benedetto Varchi ou l’insoluble oxymore entre cadrage académique et intime conviction », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société - notices sans texte intégral, ID : 10670/1.7b10d2...


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Lorsque l’homme de lettres, historien et philologue Benedetto Varchi (1502-1565), membre depuis 1543 de l’Académie florentine, lance en 1547 son enquête autour de la Maggioranza delle arti, les priorités politiques que Cosme Ier de Médicis (1519-1574) instaura dès son accession au pouvoir en 1537, ont déjà induit une conjoncture artistique dégradée dans la capitale toscane. Parmi les contributions recueillies, celle d’Angelo di Cosimo di Mariano, Agnolo Bronzino (1503-1572), retient ici notre attention pour sa dualité foncière, symptomatique des profonds questionnements de nombre d’artistes dans la période interrogée. La réponse du peintre présente en effet un hiatus, une anomalie inattendue de la part du plus académique de tous, alors portraitiste officiel de la cour ducale et chef de file de l’iconographie médicéenne. Nous observerons la fracture que met à jour la réponse de Bronzino à son ami Varchi et tenterons de comprendre ce qu’elle traduit, à la manière d’un manifeste, de l’essence du paradoxe intrinsèque de la démarche artistique maniériste qui selon Daniel Arasse « tout en exaltant l’artifice, […] développe une conscience approfondie de la dimension subjective de l’œuvre » . Nous y dévoilerons une antinomie singulière, similaire à celle qui signe en miroir ses portraits de cour aux clairs obscurs tranchés, dont la rigidité hiératique et amidonnée d’académisme est toujours traversée par l’agitation intérieure de regards insondables et de mains étirées, soumis à de mystérieuses et incontrôlables contorsions intérieures. Quelle insoluble tension trahissent ces distorsions soulignées par une lumière crue, quelle bipartition expriment ces visages tranchés par le clair obscur qui juxtapose leur part froide et blafarde et leur plus noire part d’ombre? La tension paradoxale de la lettre de Bronzino, la seule établie autour de cette foncière dissonance entre cadre académique et anomalies irrégulières qui le débordent, nous invitera à le comprendre. Une évocation préalable des réponses de ses maîtres et modèles, Michel-Ange et Pontormo, permettra d’éclairer en partie la clé d’une telle distorsion.

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