To biblic tragedy at hierodrame: Jephté's thematic in Montéclair and Rigel De la tragédie biblique au hiérodrame: le thème de Jephté chez Montéclair et Rigel En Fr

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2019

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Nathanaël Eskenazy, « De la tragédie biblique au hiérodrame: le thème de Jephté chez Montéclair et Rigel », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.7b1c7e...


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De la tragédie biblique au hiérodrame : Jephté de Montéclair et Pellegrin (1732), de Rigel et Dancourt (1783) Le XVII e siècle fut l'âge d'or des oeuvres vocales sur des sujets sacrés. La naissance de l'oratorio à Rome, sous l'impulsion d'une Église combattante de la foi pour ramener dans son giron les brebis égarées par le protestantisme, marque un tournant majeur dans l'histoire de la musique. Il s'agissait par des moyens simples (quelques chanteurs, notamment la présence du Testo -le récitant puis plus tard de quelques instruments de dessus en plus de la basse continue) d'édifier, à travers le texte et la musique, les âmes des croyants. Parole de l'éloquence, l'oratorio s'est peu à peu étoffé pour devenir cette forme massive voire colossale que l'on connaît chez Bach ou Haendel. Elle devient histoire sacrée en France où ses rôles didactique, pédagogique et religieux sont identiques à ceux de l'oratorio romain. Cette forme strictement religieuse au départ n'est pas insensible aux charmes de l'opéra qui naît également en Italie. Peu à peu, les frontières vont devenir poreuses au point que l'oratorio va s'imprégner du style lyrique et perdre, malgré ses sujets, ce caractère sacré qui était le sien à sa naissance. D'une certaine manière, les opéras bibliques tels que la France les connaît apparaissent comme un avatar grandiose et pompeux de cette forme, à l'origine aux contours modestes. Charpentier, avec son David et Jonathas, marque l'acmé de cette production musicale dont les collèges royaux (en particulier Louis-le-Grand) étaient friands. Cette production alliant texte biblique ou d'inspiration biblique et musique a été amplement analysée par Anne Piéjus 1 : on n'y reviendra pas ici. Il est intéressant de constater aussi que les lieux de représentation changent progressivement au fur et à mesure du siècle : de l'oratoire ou de l'église, on passe à la scène des collèges ou des institutions royales, voire des salles de concert ou d'opéras. Et même des théâtres privés : que l'on pense ici au Sant'Alessio de Landi, vaste hagiographie opératique créée à Rome en 1632 pour le palais des Barberini.Ce que nous évoquons ici vaut également pour les deux oeuvres présentées : l'opéra de Montéclair 2 a fait les beaux jours de l'Académie royale de musique, tandis que le hiérodrame de Rigel 3 a connu les faveurs de la salle du Concert Spirituel. En déplaçant ces oeuvres du cadre religieux vers un cadre profane, c'est toute la forme, la structure dramaturgique, la musique et le texte qu'il faut repenser. Le thème biblique ou sacré ne devient plus alors qu'un prétexte et le caractère strictement religieux s'effondre. En reprenant le thème de Jephté, Pellegrin, puis après lui Dancourt, repensent l'histoire, la structurent de différentes manières, l'étoffent au point que la narration biblique, même si elle garde son ossature, s'en trouve parfois profondément modifiée. Autre élément qui a son importance : la langue. L'oratorio romain et les histoires sacrées françaises étaient chantés en latin. Le basculement vers la langue vernaculaire pour des oeuvres musicales dont le texte ou la narration sont tirés ou inspirés des Écritures saintes participent largement de cette conversion vers le profane et permettait aussi de s'adresser au plus grand nombre d'auditeurs.

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