Le vin, la nutrition méditerranéenne et la santé, un tryptique historique et toujours d’actualité

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16 octobre 2019

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Norbert Latruffe et al., « Le vin, la nutrition méditerranéenne et la santé, un tryptique historique et toujours d’actualité », Territoires du vin, ID : 10670/1.7ba4a5...


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L’histoire de la vigne et du vin remonte aux royaumes d’Anatolie, aux Phéniciens et aux civilisations gréco-romaines. Le thème du vin et sa perception dans nos sociétés occidentales restent une permanence et une constante actualité. Le vin est synonyme de plaisir et d’échange à condition de ne pas en faire un médicament et de rester dans une consommation maîtrisée. C’est un lien social. Dans notre mode de vie traditionnel lié à notre civilisation méditerranéenne multimillénaire, le vin est un élément de bien-être et de santé s’il en est fait un bon usage.Depuis que l’homme a « découvert » le vin, celui-ci est largement présent dans notre alimentation et dans notre culture. Cette relation entre le vin et la nutrition est magnifiquement mise en évidence avec les travaux de Serge Renaud ayant conduit au concept du « French Paradox ». Auparavant, et empiriquement, l’homme s’est rendu compte des bienfaits du vin sur sa santé avant Hippocrate, médecin-philosophe de la Grèce antique. Avant cette période, il y a eut les égyptiens, les indiens et les chinois ; puis ensuite, les romains, les arabes avant l’Islam, les moines, les scientifiques comme Pasteur, ou notre contemporain Serge Renaud, père du French Paradox. Avec, comme toujours la rhétorique du « vin, antinomique de santé ».La cuisine méditerranéenne est reconnue pour ses bienfaits sur la santé car elle associe le vin riche en polyphénols à une alimentation à base d’olives (produisant de l’huile riche en acides gras poly-insaturés – oméga 3) ; de fruits et de légumes, riches en anti-oxydants ; des céréales, riches en fibres, des fruits à coque (noix) ; des épices et des aromates et, selon les coutumes, du vin ou des infusions, riches en polyphénols. Cette cuisine méditerranéenne intéresse tout le monde car elle est un facteur de bonne sant. Elle est reconnue depuis 2010 comme patrimoine immatériel de l’UNESCO. A remarquer que cette cuisine n’est pas restreinte au pourtour de la méditerannée mais aux régions du globe à la même latitude entre les 39 et 40è parallèles (hémisphère nord comme hémisphère sud) ; par exemple, la Californie, certaines régions de la Chine, les îles japonaises d’Okinawa, le Chili ou encore l’extrémité sud de l’Afrique du Sud.Le régime méditerranéen est à rapprocher du régime des japonais d’Okinawa (alimentation à base de poisson, de légumes de la mer (algues), d’aromates, de thé (riche en EGCG), voire du saké !). Les études scientifiques ont montré que ce régime diminue les risques coronariens, le cancer du sein ou le cancer colorectal. De façon notoire, il s’agit d’endroits du globe où l’on va trouver une proportion de centenaires au-dessus de la moyenne. Parmi quelques centenaires célèbres en France tels Jeanne Calmant et Robert Marchand, chacun d’eux prenaient (ou prennent) régulièrement un peu de vin. La France n’est-elle pas la première nation consommatrice de vin alors qu’elle se place au 20è rang dans la consommation d’alcool !Les polyphénols de la vigne, en particulier le resvératrol, possèdent des propriétés biologiques très intéressantes. Chez l’homme le resvératrol produit des bienfaits comme anti-oxydant au niveau vasculaire, comme antivieillissement cérébral, comme anticancéreux ou encore comme anti-inflammatoire de bas niveau ; sachant qu’un anti-oxydant est une substance qui piége les molécules d’oxygène toxiques (les radicaux libres) et les empêcher d’altérer les composants de la cellule. Aussi, la mesure du pouvoir anti-oxydant du sang est un paramètre intéressant puisqu’elle va donner une indication sur le niveau de défense de l’organisme.Un peu plus de vingt-cinq ans après, doit-t-on encore parler de « French Paradox » sachant qu’il était limité à la mortalité par accident vasculaire ? Depuis, des progrès des connaissances sur le vin, en liaison avec la nutrition et le cancer, les maladies neurodégénératives, comme Alzheimer ont été accomplis. Telle l’étude de Orgogozo et coll. 1997 qui a montré la forte diminution des cas de démences et d’apparition des signes d’Alzheimer chez des séniors consommant régulièrement du vin.

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