Le principe de laïcité est plus que jamais d’actualité (entretien avec A. Rinnert)

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28 février 2017

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Brigitte Esteve-Bellebeau et al., « Le principe de laïcité est plus que jamais d’actualité (entretien avec A. Rinnert) », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.7bb7tk


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En moins d'un quart de siècle (depuis 1989 et l'affaire du « foulard de Creil »), nous sommes passés de l'apaisement d'une apparente sécularisation au retour de crispations identitaires motivées par des affirmations tant cultuelles que (surtout ?) culturelles. Le principe de laïcité est donc plus que jamais d'actualité, et son traitement médiatique est éloquent. Il est pourtant primordial de savoir de quoi l'on parle et de bien définir ce principe. Valeur républicaine et principe constitutionnel, inscrit dans l'article premier de la Constitution de la V° République du 4 octobre 1958, la laïcité assure la séparationdes Églises et de l'État, ce qui signifie que les religions ne s'immiscent pas dans le fonctionnement des pouvoirs publics et que les pouvoirs publics ne s'ingèrent pas dans le fonctionnement des institutions religieuses. La laïcité est donc une double émancipation qui assure à chacun la liberté : liberté de croire, de ne pas croire, de changer de religion. On constate actuellement une montée en puissance de revendications religieuses d'origines diverses, qui confèrent à des manifestations certes religieuses, mais si « installées » dans la vie personnelle, sociale, politique, économique des Français qu'on les croyaient totalement banalisées, c'est-à-dire détachées d'une référence systématique à une transcendance, une nouvelle signification symbolique : la crèche de la Nativité, le sapin de Noël (qui rappelons-le est un rite païen interprété à tort comme un rite chrétien), les cloches de Pâques, les processions, les fêtes de Pessah ou de Kippour, le Ramadan, l'Aïd... , autant de pratiques religieuses aux enjeux économiques, politiques, voire touristiques, que l'on pensait quasi-sécularisées... De même, les autorisations d'absence pour fêtes religieuses non fériées en France sont prévues chaque année civile par circulaire du ministère de l'Intérieur (le ministre de l'Intérieur est également ministre des cultes), le calendrier des examens et concours universitaires tient compte autant que possible de ces mêmes fêtes, des municipalités sollicitent les équipes paroissiales pour une messe commémorative le 11 novembre, de jeunes parents réclament un « baptême républicain » sans songer (sans savoir ?) que le baptême, sacrement chrétien, n'a pas sa place à la mairie qui peut organiser une cérémonie de « parrainage »... Ce sont aujourd'hui ces manifestations et ces demandes croisées qui, parce qu'elles sont visibles dans un espace public devenu très réactif sur ce sujet, nous interrogent et sont à l'origine de débats clivants, d'interprétations diverses du principe de laïcité... et de passionnants contentieux, notamment devant les juridictions administratives !

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