2025
Cairn
Liliana Foşalău, « Une perspective sur l’espace identitaire dans la poésie de Lucian Blaga », Études Balkaniques, ID : 10670/1.7ce87c...
L’œuvre poétique de Lucian Blaga (1895-1961) est le lieu par excellence de la poésie roumaine où se dit dans ses profondeurs insondables la terre natale, à l’intérieur d’un complexe de relations avec son histoire et sa géographie, sa spécificité sous toutes ses formes lisibles dans le paysage extérieur et dans les liens du moi avec le monde, les mots, les sons et les lettres d’une langue qui garde sa part d’indicible et de fascination, elle aussi langue de la terre, du pays, du paysage. Un premier regard sur cette poésie laisse découvrir un lien d’affectivité très fort avec l’espace, une forme spéciale de communion-communication qui facilite cette approche poétique, en vue de la mise en évidence des éléments autour desquels s’éprouve, s’écoute et s’écrit l’espace identitaire. Le temps – un de ces éléments – est envisageable selon les dimensions de l’histoire, les liens avec les ancêtres, la nostalgie des paradis perdus, repères identitaires qui se disent en marge d’un indicible et d’un intraduisible dont la langue de la poésie est le trésorier. Des références seront faites aussi au langage poétique, afin de mettre en valeur quelques éléments spécifiques à cette poésie : le silence et les musiques du paysage comme modalités d’expression censées augmenter le mystère du monde, et, d’autre part, la fréquence des mots réputés difficiles à traduire, qui creusent, à eux seuls, une voie d’accès à la profondeur du sentir, émané d’un lieu précis, celui d’une identité doublement ouverte sur soi et le monde.