Intérêt et limites du concept de déprise. Retour sur un parcours de recherche

Résumé En Fr

This paper, revisits previous work undertaken by the author, which relates to the concept of déprise and it reflects on the use and limits of the concept. Firstly, the paper explains why the concept of déprise has been, at the turn of the century, a useful and fruitful analytical tool to propose an original approach to ageing that looks not just at old age, but also at the process of ageing. Secondly, the author describes three of his contributions to the concept of déprise: the identification of several triggers of déprise; the proposal of a typology of strategies of déprise; the comparison between déprise and Baltes’ “selective optimisation with compensation”. Lastly, the author explains why he uses the concept of déprise less than before. On the one hand, he has looked for a more satisfying formulation of the ideas underpinning déprise and he prefers from now on to reframe the issue in terms of older people’s capacity to maintain engagements with the world (to be “ en prise” – in touch with – with it) rather than to speak about their déprise, which can lead to erroneous interpretations. On the other hand, he has suggested a broader conceptualisation of ageing by using the concept of épreuve: the process of déprise becomes thus one of the dimensions of the épreuve of ageing. In its conclusion, the paper highlights that the theory of déprise is linked with a specific analytical strategy, which is nowadays challenged by other perspectives.

Cet article revient sur le parcours de recherche de l’auteur, marqué par le concept de déprise qu’il a utilisé et travaillé, avant de prendre quelque peu ses distances avec lui. Il évoque tout d’abord les raisons pour lesquelles la déprise a constitué, au tournant du XXIe siècle, un opérateur analytique précieux pour passer de l’étude sociologique de la vieillesse à celle du vieillissement. Puis, l’auteur décrit trois prolongements qu’il a proposés au concept de déprise : l’identification de plusieurs « déclencheurs » du processus de déprise ; l’élaboration d’une typologie des stratégies de déprise ; la mise en regard du concept de déprise avec celui d’« optimisation sélective avec compensation ». Enfin, dans un troisième temps, il explique pourquoi il y a moins recours aujourd’hui. D’une part, il a cherché une formulation plus satisfaisante et a mis en avant, plutôt que la déprise, l’enjeu pour les vieilles personnes du maintien de « prises » sur le monde. D’autre part, il a proposé une conceptualisation plus large du vieillissement individuel en se fondant sur le concept d’épreuve, la déprise devenant l’un des aspects de l’épreuve du vieillir. Dans sa conclusion, l’article souligne que l’approche de la déprise est solidaire d’une stratégie analytique particulière, aujourd’hui concurrencée par d’autres.