2009
Cairn
Hélène Michon, « Les raisons du cœur », Revue des sciences philosophiques et théologiques, ID : 10670/1.7fe059...
La formule élaborée par Francis Kaplan, celle d’un Pascal métaphysiquement agnostique, rend-elle compte définitivement du projet pascalien ? S’il existe un refus des preuves métaphysiques dans les Pensées, la véritable raison n’en est peut-être pas leur illégitimité, mais leur inefficacité. Parmi les motifs invoqués, il y a celui de ne pas être valables pour tous : c’est ce « pour tous » que nous interrogeons ici. En effet, la condamnation des preuves pourrait bien être due au fait que celles-ci, en s’adressant à la seule raison, ne s’adressent qu’à une partie de l’homme, sans doute pas celle qui peut atteindre Dieu, et à une partie des hommes, celle des esprits forts. Dès lors, l’enjeu serait de considérer s’il existe une appréhension naturelle de Dieu d’un ordre non discursif, telle que ce soit les raisons du cœur et non la seule raison qui puissent en rendre compte.