2002
Cairn
Hélène Chauvineau, « Ce que nommer veut dire. : Les titres et charges de cour dans la Toscane des Médicis (1540-1650) », Revue historique, ID : 10670/1.7fnjvj
RÉSUMÉ À partir des années 1540, cour et État moderne se développent simultanément dans la Florence des Médicis. Une hiérarchie de titres et de charges de cour y est progressivement créée, à la fois sous l’influence des autres États européens et italiens et en fonction d’un héritage politique propre à la Toscane moderne. L’ampleur de certains services auliques, l’organisation interne de la cour en « classes », l’utilisation de dénominations spécifiques pour les fonctions curiales sont autant d’indices que Florence puise ses modèles de cour principalement au sein de la péninsule italienne tout en affirmant sa tendance à développer une cour réceptacle de collections artistiques prestigieuses, selon la tradition médicéenne de mécénat. On peut lire dans ce récent ensemble curial une volonté princière d’affirmer le prestige de l’institution aulique, où le titre est pour les Médicis un des signes les plus symboliques de la grâce qu’ils accordent et devrait constituer le signe de la fidélité à leur dynastie. En regard, l’attachement des courtisans à ces titres de cour est nettement moindre : encore marqués par l’éthique républicaine du siècle précédent, les Florentins ne placent pas leur titre aulique parmi les signes de distinction qu’ils affichent dans leurs testaments, au seuil de la mort. Les fonctions de cour ne constituent pas forcément pour eux des valeurs prestigieuses.