2012
Cairn
Silvane Maria Marchesini, « Le suicide assisté : la nouvelle « peine de mort » induite par la société contemporaine ? Une analyse à la frontière entre droit et psychanalyse », Études sur la mort, ID : 10670/1.7fqnkv
La Loi, n? 2005-370, du 22 avril 2005, concernant les droits des patients en fin de vie, représente une des premières expressions d’une logique relative moins universaliste. Cette Loi accueille la volonté des patients et ouvre un nouveau chemin juridique à la subjectivité, dans les limites de la licéité du respect à la vie. Elle ouvre, aussi, un espace pour une analyse concrète de l’arrêt de « l’acharnement thérapeutique » à travers la consultation de « directives anticipées », éventuellement formulées par le malade. Elle contribue à maintenir la limite que constitue « l’homicide », sans décriminaliser ou dépénaliser l’euthanasie à travers le suicide assisté consenti. L’approche Droit/Psychanalyse, dans ce débat, pose la question de « l’emploi rhétorique du discours » et des changements sociaux conséquents dans les transmissions de référentiels allusifs à « l’interdiction des crimes fondamentaux d’homicide et d’inceste ». L’étude comparée des nouvelles législations internationales nous montre donc que la dépénalisation de l’euthanasie, ou les solutions intermédiaires, est due au glissement qui s’est produit du Discours du Maître vers le Discours du Capitaliste. Cette déviance de la logique phallique qui organise la communication et les liens sociaux transforme l’être humain, par l’instrument juridique du « consentement », en un produit de marché « non pensant et consommateur », à chaque fois plus orienté par « les processus narcissiques et par la pulsion de mort ». Le suicide assisté émerge alors comme une condamnation sociale à une nouvelle peine de mort intégrée par le sujet.