1 septembre 2014
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Muriel Pécastaing-Boissière, « « La Sagesse est un don offert aux sages ». Florence Farr (1860-1917) : New Woman, actrice et prêtresse païenne », HAL-SHS : histoire, ID : 10.4000/cve.1542
Selon Caroline Wise, auteur de sa notice dans l’Oxford Dictionary of National Biographies, en Florence Farr : « les courants mystiques, philosophiques et politiques se mêlaient jusqu’à ne former qu’un, durant une vie active de quête pionnière ». Pourtant, Florence Farr a longtemps été étudiée presque uniquement en tant que « Muse » de George Bernard Shaw ou de William Butler Yeats. Il est vrai que tous deux lui écrivirent de grands rôles, mais ce fut elle qui leur commanda puis monta certaines de leurs toutes premières pièces. De plus, Shaw n’avait que mépris pour les recherches occultes menées par Florence Farr en tant que membre important de la Golden Dawn. Yeats, quant à lui, était aussi un initié, et il collabora avec Florence Farr pendant plus de vingt ans. Ensemble, ils explorèrent la « musique des mots », qu’ils considéraient comme l’art oublié de la psalmodie, dont ils ne cachaient en rien les origines païennes et mystiques. Pour Yeats, Florence Farr était moins actrice et compositrice que prêtresse et barde : sa méthode s’inspirait des rituels de la Golden Dawn, durant lesquels elle mêlait déjà la déclamation poétique et le contrepoint musical, selon la théorie de la convergence harmonique. Néanmoins, l’importance des recherches occultes de Florence Farr pour son travail artistique avec Yeats a constamment été minorée. J’ai donc choisi d’explorer le rôle central de Florence Farr dans le renouveau païen de la fin de l’époque victorienne et de l’époque édouardienne, mais de son point de vue : celui d’une femme affranchie et d’une artiste. Mon but est de démontrer à quel point son féminisme, sa créativité et sa quête spirituelle s’enrichissaient mutuellement et eurent une influence considérable sur tous ceux qui la rencontrèrent.