Colonial legacy and construction of a national education. Discourses, norms, practices of socializations into a plural nation. The case of Belize. Héritage colonial et construction de l'école nationale : Discours, normes et pratiques de socialisations à une nation plurielle. Le cas du Belize En Fr

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10 juillet 2023

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Aïda Ramirez Romero, « Héritage colonial et construction de l'école nationale : Discours, normes et pratiques de socialisations à une nation plurielle. Le cas du Belize », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.7h26t1


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Résumé En Fr

In this work, “nation” and “diversity” are thought and questioned together from the Education field. This dissertation brings elements that explain how identifications to a national category are constructed and naturalized. The reflections aim to decenter the idea that a nation is “one and homogenous” and to question the place that cultural differences occupy, in terms of inclusion and exclusion, in the discourses about the nation. Here, the concept of nation, as part of the Nation-state political model, is understood as a political and social construction. It is about Belize, historically colonized by Great Britain and independent from 1981, that like many other “new” nations after decolonization, were legitimized by an international power and was defined, demarcated, and “manufactured” from a State. The Education is a tool largely invested by States to diffuse representations and symbols that contribute to constructions of national identifications. The schools are also spaces where children socialize daily and construct identifications according to social categories. This research studies the ways in which actors of the educative system (institutions and schools) mobilize and transform, in historical accounts (texts, speeches, images, etc.) racial and ethnic categories which participate, in the schools, to the process of national incorporation and identification. In order to understand the complexity of the process of “nationalization” of students, this study combines three analytical approaches: the social history of the institutionalization of the colonial education; a sociology of actors in educational institutions responsible to write the national history; an ethnography of educational practices in primary schools. In this way, this work considers the historical, institutional, ideological, and social dimensions that contribute to build national socializations in schools. From local and global perspectives, the analyses show that the development of the colonial education participated to shape racial and ethnic identities specific to Belize that are rearticulated today in the national school. The dissertation enlightens the links between governmental institutions (ministry of Education, University) with an ethnic organization and primary schools, in the elaboration and implementation of educational programs or projects. It reports on reproductions, transformations and ethnopolitical appropriations of the colonial history that make evolved, not only the historical stories of the nation, but also shows the diversity of significations that actors construct about differences. Finally, the voices of the children nuance and question the schematical and stereotypical discourses of the institutions. The weight of history is significant, however, the student expressions collected in this study, show how far the national imaginaries are smooth and plural, the pupils appropriate and reinterpret the discourses, proving that there is no “one nation”, but a multiplicity of perceptions and backgrounds that give meanings to identifications qualified as nationals.

Dans ce travail, « nation » et « diversité » sont pensées et questionnées ensemble, depuis le champ de l’éducation. Cette thèse apporte des éléments qui expliquent comment se construisent et se naturalisent les formes d’identification à une catégorie nationale. Les réflexions visent à décentrer l’idée qu’une nation est « une et homogène » et à questionner la place que les différences culturelles occupent, en termes d’inclusion et d’exclusion, dans les discours sur la nation. Ici, le concept de « nation », composant du modèle politique de l’État-nation, est compris comme une construction politique et sociale. Il est question du Belize (historiquement colonisé par la Grande-Bretagne et indépendant depuis 1981) qui, comme de nombreuses « nouvelles » nations après les décolonisations, a été légitimée par un pouvoir mondial et a été définie, délimitée et « manufacturée » depuis « le haut » par un État. L’éducation est un outil largement investi par les États pour diffuser des représentations et des symboles qui contribuent à la construction d’identifications nationales. Les écoles sont aussi des espaces de socialisations multiples où les individus se socialisent et construisent des identifications selon des catégories sociales. Cette recherche examine les manières dans lesquelles les acteurs du système éducatif (institutions et espaces scolaires) mobilisent et transforment, dans les récits historiques (textes, paroles, images, etc.), des catégories raciales et ethniques qui participent, dans les écoles, aux processus d’incorporation et d’identification à la nation. Pour appréhender la complexité des processus de « nationalisations » des écoliers, cette recherche combine trois axes d’analyses : l’histoire sociale de l’institutionnalisation de l’école coloniale ; une sociologie des acteurs d’institutions éducatives chargés d’écrire l’histoire nationale ; une ethnographie des pratiques éducatives dans des écoles primaires. Ainsi, ce travail considère les dimensions historiques, institutionnelles, idéologiques et sociales qui participent à la socialisation des acteurs qui font l’école. Depuis des perspectives locales et globales, les analyses montrent que le développement de l’éducation coloniale a contribué à façonner des identités raciales et ethniques propres au Belize, qui se réarticulent, aujourd’hui, à l’école nationale. La thèse met en lumière les liens entre les institutions de l’État (ministère de l’Éducation, université) avec une organisation ethnique et avec les écoles primaires, dans l’élaboration et l’implantation de programmes éducatifs. Elle rend compte de reproductions, de transformations et d’appropriations ethnopolitiques de l’histoire coloniale qui font évoluer, non seulement, les discours historiques sur la nation, mais qui éclairent aussi la diversité des significations que les acteurs construisent sur les différences. Enfin, les voix des écoliers nuancent et questionnent les discours schématiques et stéréotypés des institutions. Le poids de l’histoire est conséquent, néanmoins, les expressions des enfants recueillies dans le cadre de cette étude montrent à quel point les imaginaires nationaux sont fluides et pluriels, les élèves s’approprient et réinterprètent les discours, en faisant preuve qu’il n’existe pas « une nation », mais bien une multiplicité de perceptions et de vécus qui donnent du sens à des identifications qualifiées de nationales.

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