Après la pilule. Le choix contraceptif des jeunes femmes à l’épreuve du rejet des hormones

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2024

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Cécile Thomé, « Après la pilule. Le choix contraceptif des jeunes femmes à l’épreuve du rejet des hormones », Santé Publique, ID : 10670/1.7jcxg8


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Introduction : Si la pilule demeure, en France, le moyen de contraception le plus utilisé par les jeunes femmes, on remarque depuis les années 2000 une diminution de cette utilisation et un questionnement quant à sa centralité dans la norme contraceptive. Ces remises en cause s’inscrivent dans une montée de ce que l’on peut qualifier de climat de défiance envers les méthodes hormonales. But de l’étude : À partir de l’analyse d’un corpus de 21 entretiens portant sur le choix en matière de contraception menés auprès de femmes ayant entre 20 et 28 ans, cet article vise à renseigner les modalités d’expression du rejet des hormones et à déterminer ses effets concrets sur leur choix contraceptif. Résultats : L’enquête montre la prévalence parmi les jeunes femmes interrogées d’une méfiance à l’égard des hormones, qui s’ancre rarement dans leur expérience contraceptive mais semble, à l’exception de certains cas, plus diffuse. Elle est surtout mobilisée par les femmes lorsqu’il s’agit de justifier l’arrêt de la pilule, dont la prise en charge matérielle devient de plus en plus pesante pour elles au fil des années. Finalement, les femmes qui rejettent l’utilisation des hormones continuent très majoritairement à utiliser une contraception médicalisée, y compris une contraception hormonale, à partir du moment où son usage est jugé plus facile que celui de la pilule. Conclusions : En remettant en cause la contraception hormonale, et plus précisément la pilule, c’est surtout le manque de choix que dénoncent les jeunes femmes : il ne s’agit pas de revendiquer moins de contraception, mais une contraception plus adaptée à leurs besoins.

Introduction: Although the pill is still the contraceptive method most commonly used by young women in France, since the ‘00s there has been a decline in its use and a questioning of its centrality in the contraceptive norm. This questioning is part of a growing climate of mistrust toward hormonal methods. Purpose of the research: Based on an analysis of a corpus of twenty-one interviews with women aged between twenty and twenty-eight on the subject of contraceptive choice, this article aims to provide information on the ways in which rejection of hormones is expressed and to determine its concrete effects on the interviewees’ contraceptive choices. Results: The survey shows the prevalence of mistrust of hormones among the young women interviewed. This mistrust is rarely rooted in their contraceptive experience; with a few exceptions, it seems to be more diffuse. This mistrust is most often expressed by women when it comes to justifying stopping the pill, the logistical burden of which becomes increasingly heavy as the years go by. However, the vast majority of women who reject the use of hormones continue to use medical contraception, including hormonal contraception, as long as it is perceived to be easier to use than the pill. Conclusions: By questioning hormonal contraception, and the pill in particular, young women are denouncing the lack of choice: they are not asking for less contraception, but for contraception that is better suited to their needs.

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