Encéphalopathie anoxo-ischémique du nouveau-né à terme : particularités en Afrique subsaharienne

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Introduction : L’encéphalopathie anoxo-ischémique du nouveau-né à terme reste très fréquente en Afrique. Notre étude a pour objectif d’identifier ses particularités dans la zone subsaharienne afin d’en déduire les actions adaptées permettant d’en réduire la morbidité et la mortalité. Méthodes : Il s’agit d’une étude prospective transversale menée du 1er mars au 31 mai 2019 à Abidjan en Côted’Ivoire. Ont été inclus, avec le consentement éclairé des parents, les nouveau-nés à terme, hospitalisés au centre hospitalier universitaire (CHU) de Yopougon à Abidjan, pour un diagnostic d’encéphalopathie anoxo-ischémique (EAI) retenu devant l’existence d’un score d’APGAR inférieur à 7 en cinq minutes, la présence d’un ou de plusieurs signes neurologiques à la naissance et l’existence d’un contexte d’asphyxie périnatale. Les nouveau-nés issus d’une grossesse multiple et/ou ayant une malformation de l’axe neuroméningé n’ont pas été inclus. Résultats : La prévalence de l’EAI était de 24,5 %. Les particularités relevées étaient le recours aux ocytociques traditionnels au cours du travail chez 58,3 % des parturientes, le retard à l’admission au-delà de H6 de vie pour 55,6 % des patients, la fréquence élevée d’une détresse respiratoire (73,6 %), une prise en charge comportant le maintien initial en hypothermie passive et un traitement symptomatique. La mortalité était de 22,2 %, le risque de décès étant lié au grade III de SARNAT ( p = 0,0001) et à un nombre de consultations prénatales inférieur à 4 ( p = 0,01). Conclusion : Ces particularités sont à considérer pour la mise en œuvre d’interventions efficaces et adaptées, afin de réduire la morbimortalité de l’EAI du nouveau-né à terme en Afrique subsaharienne.

Introduction: Anoxo-ischemic encephalopathy of the full-term newborn is still predominant in Africa. This study aims to identify particularities in the Sub-Saharan area in order to take the appropriate actions to minimize its morbidity and mortality. Methods: This was a cross-sectional prospective study carried out in 2019 from March 1 to May 31 in Abidjan, Côted’Ivoire (West Africa). We included the hospitalized fullterm newborns in the Neonatal Department of the teaching hospital of Yopougon in Abidjan (Côte-d’Ivoire) with the informed consent of their parents. Diagnosis of anoxoischemic encephalopathy was based on the APGAR score lower than 7 in five minutes, the presence of one or more neurological signs at birth, and the existence of a perinatal asphyxiation context. The neonates born from multiple pregnancies and/or with neuromeningeal axis malformation were not included. Results: The prevalence of anoxo-ischemic encephalopathy was 24.5%. The particularities noted were the use of traditional oxytocics in 58.3% of parturients, the delay in admission beyond six hours of life for 55.6% of patients, the high frequency of respiratory distress (73.6%), management based on passive hypothermia, and symptomatic treatment. Mortality rate was 22.2%, with the risk of death related to SARNAT Grade III ( P = 0.0001) and fewer than four prenatal visits ( P = 0.01). Conclusion: Those particularities that should be considered for appropriate actions are needed, both upstream and downstream of childbirth, to reduce the morbidity and mortality of anoxo-ischemic encephalopathy in the full-term newborn in Sub-Saharan Africa.

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