De la légitimité de la peine de mort

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2021

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Jean-Louis Harouel, « De la légitimité de la peine de mort », Revue française de criminologie et de droit pénal, ID : 10670/1.7klhwh


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Imposée voici quarante ans au peuple français à la faveur du triomphe électoral socialiste de 1981, l’abolition de la peine de mort fut alors présentée comme un passage des ténèbres à la lumière. Pourtant, la majorité des Français est aujourd’hui toujours favorable à la peine capitale, dont la suppression revenait à faire passer la vie des assassins avant la vie des innocents. C’est que le refus de la peine de mort se fonde sur une idéologie qui veut voir dans les criminels les victimes innocentes d’une société mal faite, reléguant au second plan la personne assassinée, c’est-à-dire la véritable victime. Cette idéologie anti-pénale, qui conteste à la société le droit de punir les criminels mais lui impose l’obligation de les guérir, n’est qu’une facette de la religion séculière qui a remplacé le communisme comme utopie censée instaurer le bien sur la terre : la religion des droits de l’homme. C’est elle qui est à l’origine du rejet par l’Europe occidentale de la peine de mort, et non pas le christianisme qui y avait vu pendant deux millénaires une prérogative licite de l’État. D’ailleurs, si la peine de mort s’applique toujours aux États- Unis, c’est que la foi chrétienne y reste forte.

Imposed forty years ago on the French people thanks to the socialist electoral triumph of 1981, the abolition of the death penalty was then presented as a passage from darkness to light. However, the majority of French people are still in favor of capital punishment, whose abolition was tantamount to putting the lives of murderers before the lives of the innocent. This is because the refusal of the death penalty is based on an ideology that wants to see in criminals the innocent victims of an evil society, relegating the murdered person, that is to say the real victim, to the background. This anti-penal ideology, which denies society the right to punish criminals but imposes on it the obligation to cure them, is only one facet of the secular religion that has replaced communism as the utopia that is supposed to establish good on earth: the religion of human rights. It is this religion that is at the origin of Western Europe’s rejection of the death penalty, and not Christianity, which for two millennia had seen it as a lawful prerogative of the state. Moreover, if the death penalty still applies in the United States, it is because the Christian faith remains strong there.

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