66. C'est le devoir de l'Église d’intervenir

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6 juillet 2018

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Joseph Charbonneau, « 66. C'est le devoir de l'Église d’intervenir », Presses de l’Université de Montréal, ID : 10670/1.7lmvyj


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L’année 1949 est marquée par la longue et dure grève de l’amiante, à Asbestos et à Thetford Mines, conflit mettant aux prises des syndicats catholiques et une compagnie américaine. Le conflit gravite autour de deux questions également difficiles : les conditions de travail des mineurs, mais aussi la reconnaissance de leurs syndicats. Face aux « unions américaines », les syndicats catholiques doivent faire preuve de combativité et d’efficacité. La grève est très dure : le premier ministre Duplessis fait preuve d’antisyndicalisme et n’hésite pas à lancer la Police provinciale contre les grévistes. Cette grève divise la société québécoise et elle interpelle particulièrement l’Église catholique. Celle-ci, conservatrice dans son ensemble et à certains égards proche du gouvernement Duplessis, ne peut pas ignorer le sort des grévistes. Ainsi, après plusieurs semaines de grève, l’Assemblée des évêques approuve la tenue de collectes à la sortie des messes pour venir en aide aux familles des grévistes ; et l’archevêque (et futur cardinal) Maurice Roy de Québec intervient comme médiateur dans le conflit. Le 1er mai 1949, l’archevêque de Montréal, Mgr Joseph Charbonneau, va plus loin que ses collègues. Dans une homélie prononcée en chaire, il dénonce la « conspiration pour écraser la classe ouvrière » et déclare que « c’est le devoir de l’Église d’intervenir ». La position de Mgr Charbonneau marque une sympathie nouvelle de l’Église pour la classe ouvrière et ses droits, à travers la réflexion et les initiatives de la Commission d’études sacerdotales, même s’il n’est pas suivi par l’ensemble de ses collègues. Son intervention lui vaudra l’inimitié tenace de Duplessis et l’évêque sera rapidement « libéré » de sa tâche et exilé à Victoria. En février 1950, l’Assemblée des évêques publiera une Lettre pastorale sur les questions ouvrières qui marquera une certaine ouverture sur ce thème.

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