2020
Cairn
A. Ghorbel et al., « Le retentissement du cancer utérin et ses traitements sur la sexualité », Sexologies, ID : 10670/1.7mo07v
IntroductionLe retentissement des cancers utérins sur la sexualité demeure un sujet peu étudié en Tunisie, un sujet tabou et souvent négligé aussi bien par les praticiens, les malades et leurs partenaires. MéthodesIl s’agissait d’une étude transversale descriptive colligeant 100 patientes tunisiennes suivies pour un cancer de l’endomètre ou du col utérin et qui avaient une vie sexuelle active avant la maladie. Nous avons passé à ces patientes les échelles BIS et FSFI et nous nous sommes enquis de leurs données sociodémographiques. RésultatsDans notre étude, 42 % des patientes avaient une dysfonction sexuelle. En analyse multivariée, les facteurs indépendants prédicteurs de la dysfonction sexuelle étaient la curiethérapie (OR à 37,908 ; IC95 % [1,04–1377,13] ; p=0,047) et les troubles de l’image du corps (OR à 0,028 ; IC95 % [1,15–12,33] ; p=3,37). À l’opposé, la perception importante de la vie sexuelle était le facteur indépendant protecteur de ce trouble (OR à 0,027 ; IC95 % [0,25–0,92] ; p=0,27). La curiethérapie était le facteur indépendant prédisposant à la sténose vaginale (OR à 21,42 ; IC95 % [1,21–379,26] ; p=0,037) et la chimiothérapie était le facteur indépendant prédicteur de la sécheresse vaginale (OR à 8,78 ; IC95 % [1,04–73,52] ; p=0,04). ConclusionOn recommande un dépistage précoce de troubles sexuels lors des consultations de suivi en utilisant des scores de mesure validés, simples, courts et accessibles aux praticiens en oncologie. Il faut créer un climat de confiance et ne pas hésiter à prendre l’initiative. Il serait mieux d’intégrer les partenaires à ces discussions afin de corriger l’ensemble des croyances erronées et de les responsabiliser.