Femmes violentées, femmes violées dans la procédure judiciaire de Bologne (XIVe-XVe siècle)

Fiche du document

Auteur
Date

2021

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Cairn.info

Organisation

Cairn

Licence

Cairn




Citer ce document

Didier Lett, « Femmes violentées, femmes violées dans la procédure judiciaire de Bologne (XIVe-XVe siècle) », Clio. Femmes, Genre, Histoire, ID : 10670/1.7n1o9p


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

À partir des riches registres de la justice pénale de Bologne de la fin du Moyen Âge (les libri maleficiorum), l’article s’intéresse aux violences sexuelles faites aux jeunes filles et aux femmes par des hommes en replaçant le viol dans un ensemble d’atteintes sexistes et sexuelles. Après un essai d’identifier socialement les coupables et les victimes et une analyse du langage notarial stéréotypé utilisé dans ce type de crime, il s’agira de traiter de l’acte de viol lui-même, « connaître charnellement une femme contre sa volonté et avec violence » mais aussi, en amont et en aval du coït imposé et violent, de toutes les atteintes psychologiques, physiques et sexuelles portées à l’encontre des femmes. Avant : pénétration dans la maison de la victime, injures à caractère sexuel et sexiste, menaces, violences physiques (jeter à terre, traîner par les cheveux, frapper, déplacement du lieu d’habitation au lieu du viol, etc.). Après : humiliation, opprobre, vexation de la victime et de sa parenté, nécessité pour la victime de prouver le non-consentement et difficultés de dénoncer. On terminera sur les parties lésées par le crime et les peines infligées au coupable, somme toute relativement légères. L’intégration du viol dans une longue chaîne de violence et d’humiliation subie par les femmes oblige à repenser, pour une période donnée, ce que nous entendons par « violence sexuelle ».

Based on the very full records of penal justice in Bologna in the late Middle Ages (the libri malficiorum), this article focuses on acts of sexual violence inflicted by men on girls and women, and positions rape within a range of sexist and sexual acts of aggression. Firstly, it identifies the social status of both accused and victims, and offers an analysis of the stereotypical legal language used to describe this kind of crime, the act of rape itself being defined as “carnal knowledge of a woman by force and against her will and using violence”. The article then provides a survey of the entire range of psychological, physical and sexual attacks perpetrated against women, before and after the act of forced and violent intercourse. Beforehand, these include: forced entry to the victim’s home; the uttering of sexist and sexual insults; threats; physical violence (throwing the victim to the ground, dragging her by her hair; striking her); forcing her out of the home to the place where the rape was committed, etc. The aftermath of rape included opprobrium, harassment of the victim and her family; the necessity for the victim to be able to prove her lack of consent, and the difficulty of bringing a case to court. The article concludes by considering those who suffered the consequences of the crime, and the penalties imposed on perpetrators, which were in the main relatively light. Re-situating rape in a long sequence of violence and humiliation undergone by women forces the historian to reconsider, with reference to a given period, what we mean by « sexual violence ».

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en