2014
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Gérard Aubin et al., « Sanctuaires et pratiques religieuses du IIIe au Ve s. apr. J.-C. dans l’ouest de la province de Lyonnaise et de ses marges », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.7n65u3
Comment l’archéologie date-t-elle les derniers moments de fréquentation d’un sanctuaire et fixe-t-elle sa date d’abandon ? Cette synthèse collective fournit des éléments de réponse pour une vaste région couvrant l’ouest de la province de Lyonnaise et ses marges. Sur 120 sanctuaires répertoriés, 29 seulement fournissent des données suffisamment précises susceptibles de répondre au questionnement. L’article se livre d’abord à un examen critique des données utilisées pour fonder les datations. Alors que les inscriptions, la céramique, les dépôts d’offrandes ou le petit mobilier métallique fournissent des informations limitées, la monnaie apparaît comme le fossile directeur privilégié par les archéologues ; toutefois son emploi est délicat puisqu’elle ne fournit qu’un terminus post quem. Sur cette base, trois phases d’abandon apparaissent – fin du IIIe s. ; première moitié du IVe s. ; seconde moitié du IVe s. – dont les bornes, rythmées par les réformes monétaires, sont discutées. La destinée des sanctuaires est ensuite examinée en fonction de leur statut, public ou privé. Les modalités de l’abandon sont évoquées : fermetures rituelles, chantiers de démolition. Les processus de récupération des matériaux sont difficiles à mettre en évidence et à dater de même que d’éventuelles réutilisations. L’idée couramment admise d’une christianisation des lieux par le biais de sépultures ou de superposition d’édifices religieux est réfutée au profit d’une simple réutilisation de ruines encore perceptibles dans le paysage. Au total, si la fin du IIIe s. apparaît comme une étape majeure dans le déclin progressif des sanctuaires, le maintien d’une religiosité païenne est manifeste dans nombre de sanctuaires privés ou collectifs tout au long du IVe s. Ce bilan se clôt sur un appel à une nécessaire amélioration de l’étude du mobilier dans son contexte stratigraphique.