Itinéraire de Roubaix à Jérusalem, ou comment peut-on être Juif ? : Pour une lecture talmudique des films d’Arnaud Desplechin

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2021

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De La Sentinelle à Rois et Reine, des Fantômes d’Ismaël aux Trois souvenirs de ma jeunesse, une relation particulière au judaïsme traverse l’œuvre d’Arnaud Desplechin, comme une mélodie continue, assourdie parfois, mais toujours présente. De l’adolescence de Paul Dedalus, fascinée par le destin des refuzniks, à l’évidence paradoxale des ouvrages de Lévinas dans la bibliothèque d’un jeune policier de Tourcoing, cette présence pose question. Pourquoi les personnages du cinéaste manifestent-ils un intérêt si vif, un désir si passionné d’appartenance à un monde apparemment bien lointain ? Que dit le judaïsme de la place de la mémoire dans le cinéma de Desplechin, de son rapport à l’Histoire ? Si la relation entre les films de Desplechin et l’œuvre de Claude Lanzmann ouvre des pistes pour tenter de comprendre cet intérêt, elle ne fournit pas toutes les clés cependant. Un détour par la pensée de Stanley Cavell s’impose, afin d’examiner, sur le mode de la lecture talmudique, la manière dont le philosophe américain, l’un des maîtres à penser du réalisateur, aborde la fiction cinématographique. En s’inspirant de la relation au texte induite par la pensée juive, on peut revoir les films de Desplechin comme les lieux d’une énigme, d’un questionnement qui implique, de la part du spectateur, une démarche interprétative.

From The Sentinel to Kings and Queens, from The Ghosts of Ishmael to the Three Memories of My Youth, a special relationship to judaism runs through the work of Arnaud Desplechin, like a continuous melody, deafened sometimes, but always present. From the adolescence of Paul Dedalus, fascinated by the destiny of the refuzniks, to the paradoxical evidence of the works of Lévinas in the library of a young policeman of Tourcoing, this presence poses a question. Why do the characters of the filmmaker show such a keen interest, such a passionate desire to belong to a world apparently far away? What does judaism say about the place of memory in Desplechin’s cinema, about its relationship to history? If the relationship between Desplechin’s films and Claude Lanzmann’s work opens up avenues to try to understand this interest, it does not provide all the keys however. A detour by the thought of Stanley Cavell is necessary, in order to examine, on the mode of Talmudic reading, the way in which the American philosopher, one of the masters to think of the director, approaches the cinematographic fiction. Inspired by the relationship to the text induced by Jewish thought, we can review Desplechin’s films as places of an enigma, a questioning that involves, on the part of the viewer, an interpretative approach.

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