Following the Track of Peter Pan: Memorial Reconstructions of a rapt in Havana Siguiendo la huella de "Pedro Pan": reconstrucciones memoriales de un rapto en la Habana Sur la piste de Peter Pan: reconstructions mémorielles d'un rapt à la Havane En Es Fr

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10 mars 2022

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Frédéric Lefrançois et al., « Sur la piste de Peter Pan: reconstructions mémorielles d'un rapt à la Havane », HAL-SHS : études de genres, ID : 10670/1.7nurzs


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SUR LA TRACE DE « PETER PAN » : RECONSTITUTIONS MEMORIELLES D’UN RAPT A LA HAVANEMichaëla Grevin, Université d’Angers Frédéric Lefrançois, Université des AntillesEntre le 22 décembre 1960 et le 22 octobre 1962 se produit un des plus grands déplacements d’enfants de l’histoire contemporaine : 14.048 enfants émigrent aux États-Unis, envoyés volontairement par leurs parents – mais sans ces derniers – pour échapper à l’endoctrinement communiste. Dès le début de la Révolution, des rumeurs causées par la publication clandestine d’un faux article de loi se répandent à la Havane : le nouveau gouvernement s’apprêterait à ôter l’autorité parentale aux familles dans le but d’endoctriner leurs enfants en les envoyant dans des écoles rurales ou en Russie. Mues par le désir de protéger leur progéniture, certaines familles bourgeoises décident d’envoyer leurs enfants aux États-Unis avec la collaboration active de l’Église catholique ainsi que du Département d’État et de la CIA. L’épisode marque le début d’une intense guerre psychologique entre les deux nations. Cette opération clandestine destinée à déstabiliser le régime cubain est baptisée « Operación Pedro Pan ».Sur le versant américain, ces enfants cubains déracinés seront surnommés les « Pedro Pan », en référence au personnage littéraire créé par l’écrivain écossais J. M. Barrie. Ironiquement, le vécu de cette enfance déportée prend une tournure plutôt tragique : ces « enfants perdus », désignés par le nom de cet éternel enfant qui ne voulait pas grandir, se retrouveront expulsés du paradis de l’enfance, et voués à vivre en pays étranger, loin de leurs parents et de leur terre natale. Dès lors, s’ensuit une étonnante inversion de rôles et une réécriture politisée de ce conte pour enfants par le gouvernement nord-américain. Ce dernier s’emploiera à donner un « halo » merveilleux à une aventure qui s’avère humainement désastreuse. Deux décennies plus tard, avec le recul de l’âge adulte, une frange significative des anciens déportés devenus artistes et littérateurs s’est attelée à la tâche d’une reconstitution mémorielle de la scène primitive du rapt. Leurs œuvres empruntent le chemin du retour et de la dés-identification : il s’agit pour les plasticiens, les cinéastes et les écrivains de se réapproprier la mémoire traumatique tout en se défaisant des schèmes aliénants. Quel rôle imputer à la perte de l’innocence causée par le déracinement et la transplantation en terre étrangère dans la genèse d’un art de l’entre-deux ? Il s’agira pour nous de chercher les traces et les répercussions de cette expérience traumatique dans l’art cubain et transaméricain (dont le film Esa Es tu Cuba est un exemple) en montrant comment elles participent à la construction d’une mémoire autre.Références :Arts plastiques : Ana Mendieta, Rosa Irigoyen / « La Maleta Project », de MANO.Littérature : Nieve en La Habana (Confesiones du un cubanito) et Miami y Mis Mil muertes de Carlos Eire.Chanson : Dulce Maria Sosa, Willy ChirinoFilms documentaires : Never Ever Neverland de Marina Ochoa (2014) ; Operación Pedro Pan : cerrando el círculo en Cuba, de Estela Bravo (2010) ; Del otro lado del cristal, de Guillermo Centeno (1995) ; The Lost Apple de Allan Sloane (1962).Court-métrage de fiction : Esta es tu Cuba de Brian Robau (2019)

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