Les protestants et la traite négrière : La Rochelle au XVIIIe siècle

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2021

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Didier Poton de Xaintrailles, « Les protestants et la traite négrière : La Rochelle au XVIIIe siècle », Histoire de la justice, ID : 10670/1.7nw58p


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À la fin du xvie siècle, le commerce maritime à La Rochelle est contrôlé par les protestants. La traite négrière n’est qu’un des trafics du port de La Rochelle jusqu’à la seconde moitié du xviie siècle et occupe, surtout au xviiie siècle, une part importante dans les armements des négociants. Le commerce «  en droiture » avec le Canada et les Antilles est relayé par le commerce triangulaire plus coûteux et plus risqué mais aux profits considérables, d’autant que ce «  trafic infâme », selon Voltaire, n’est pas condamné par la religion protestante. Le synode national des Églises réformées du royaume de France assemblé à Alençon en 1637 justifie l’esclavage mais «  exhorte les fidèles de ne pas abuser de cette liberté d’une manière qui soit contraire aux règles de la charité chrétienne » et de les instruire dans la religion. Des protestants, hommes des Lumières au train de vie élevé, sont écartelés entre leurs intérêts et les débats portés par les philosophes du xviiie siècle. Si le mouvement abolitionniste est très largement protestant, il est surtout porté par des non-conformistes (Quakers) ou des groupes liés au mouvement du Réveil d’origine anglo-saxonne. Un courant qui se confirmera en France au xixe siècle.

At the end of the 16th century, maritime trade in La Rochelle was controlled by the Protestants. The slave trade was one of many businesses in the port of La Rochelle up to the second half of the 17th century, and it played a key role in merchants’ dealings, especially in the 18th century. “Righteous” trade with Canada and the West Indies existed alongside the more costly and dangerous, yet highly profitable triangular trade, even more so given that this “abject traffic”, as Voltaire put it, was not condemned by the Protestant religion. The National Synod of Reformed Churches of the Kingdom of France, gathered in Alençon in 1637, justified slavery, but “urged the faithful not to abuse this freedom in a manner contrary to the rules of Christian charity”, and to instruct slaves in religion. Protestants, men of Enlightenment with high standards of living, were torn between their interests and the debates led by the philosophers of the 18th century. While the abolitionist movement was largely driven by the Protestant community, it was above all led by non-conformists (Quakers) or groups linked to the Great Awakening movement which originated in the English-speaking world. This movement gained ground in France in the 19th century.

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