Le monde retrouvé de Jean Painlevé : cinéma, science et politique en France dans le premier XXe siècle The rediscovered world of Jean Painlevé : science, cinema and politics in France in the first half of the 20th century Fr En

Résumé Fr En

En suivant le fil particulier de la trajectoire de Jean Painlevé (1902-1989), celle de naturaliste, de cinéaste, mais également celle, toute aussi singulière, d’un homme profondément engagé dans une multiplicité de combats politiques et idéologiques, nous souhaitons retrouver les détails d’un monde qui ont façonné son œuvre et qui de surcroît lui ont permis de le marquer de son empreinte. Tour à tour qualifié de « père spirituel du cinéma scientifique », de « pionnier du septième art » ou encore de « gloire de la science française » tous ces éloges, dont on pourrait croire qu’ils aient été publiés à titre posthume, ont pourtant été écrits à peine quelques années, parfois même quelques mois, après le début de sa carrière. En retraçant son parcours depuis sa plus tendre enfance jusqu’à sa nomination, au sortir de l’Occupation, au poste de directeur général du Cinéma français, cette étude s’efforcera de questionner les moyens par lesquels il est parvenu à « entrer dans la mémoire de son siècle ». En conséquence, c’est également une histoire des liens qui ont uni le cinéma, la science et la politique que cette thèse se propose d’écrire. En effet, s’il est habilement parvenu à tirer son épingle du jeu, c’est précisément parce qu’au cours de la première moitié du XXe siècle, le contexte était propice à un tel enchevêtrement des mondes.

By following the peculiar thread of Jean Painlevé's career (1902-1989), that of a naturalist and filmmaker, but also that of a man deeply involved in a myriad of political and ideological battles, we hope to rediscover the details of a world that shaped his work and that also enabled him to leave his mark on it. Alternately described as the "spiritual father of scientific cinema", "a pioneer of the seventh art" or "the glory of French science", all these eulogies, which might seem to have been published posthumously, were written just a few years, sometimes even a few months, after the start of his career. By tracing his career from his earliest childhood to his appointment, at the end of the Occupation, to the post of Director General of French Cinema, this study will attempt to question the means by which he managed to "enter the memory of his century". As a result, this thesis also sets out to write a history of the links between cinema, science, and politics. Indeed, if he has skillfully managed to come out on top, it is precisely because, in the first half of the twentieth century, the context was conducive to such an entanglement of worlds.