« Comment s'approprier un problème ? Relations structurelles entre bureaucraties techniques et journalistes dans la construction d'un problème public de "l'air intérieur" »

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2022

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Relations

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Benjamin Ferron et al., « « Comment s'approprier un problème ? Relations structurelles entre bureaucraties techniques et journalistes dans la construction d'un problème public de "l'air intérieur" » », HAL-SHS : sociologie, ID : 10.4000/sdt.44036


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Le Gusfield héros d’une approche constructiviste des problèmes publics a largement occulté le promoteur tout aussi obstiné d’une vision structurelle de la réalité sociale. Son œuvre est pourtant parsemée de notations où il regrette la trop grande attention portée aux seuls aspects symboliques et l’oubli des effets liés à la structuration sociale. Revenant sur son parcours intellectuel, le sociologue citera d’ailleurs l’effacement relatif de cette dimension structurelle comme l’une des carences de l’interactionnisme symbolique, trop centré sur la production de sens et les processus d’innovation créative : celui-ci a « jeté non seulement le bébé avec l’eau du bain, mais la baignoire avec » en reléguant hors de son champ de vision les structures, les institutions et les rôles sociaux. La question de l’articulation entre construction symbolique et dimension structurelle se pose si l’on veut rendre compte de la façon dont les problèmes publics émergent ou changent de propriétaire dans le temps. Comprendre comment s’opèrent l’appropriation d’un problème public et ses évolutions suppose de s’intéresser aux caractéristiques, ressources et positions dans la structure sociale de ses propriétaires initiaux et de ceux qui leur succèdent le cas échéant. C’est précisément ce que fait Gusfield, qui porte attention à la stratification sociale ou aux mutations structurelles de l’État-providence. Pour saisir ces évolutions de moyen ou long terme, il souligne l’importance des « relations structurelles » entre groupes sociaux ou professions, comme complément d’une approche définitionnelle et culturelle des problèmes publics. Cette grille d’analyse combinée est apparue particulièrement pertinente à notre équipe de recherche lorsque nous avons étudié la genèse et l’imposition d’un problème public récent, la « qualité de l’air intérieur » défini comme l’exposition des populations à des substances dangereuses pour la santé en espace confiné - domiciles privés ou lieux publics, hors cadre professionnel. Celui-ci se caractérise par une appropriation relativement rapide, en l’espace de deux décennies, par des intervenants publics proches du secteur économique du bâtiment et de la construction. Alors qu’elle est à peine explorée par les milieux techniques spécialisés au début des années 1990, cette thématique prend une forme institutionnelle au début des années 2000.

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