24 février 2020
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Valentine Brunet, « John Stuart Mill et Karl Marx face aux limites de la propriété privée », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10.4000/lrf.3600
Formé par Jeremy Bentham, James Mill et David Ricardo, John Stuart Mill s’est éloigné de la conception classique de la propriété privée. Alors que ses maîtres voyaient la propriété foncière comme un prolongement de la liberté individuelle, J. S. Mill a intégré la critique saint-simonienne de cette institution à sa réflexion. Il s’est orienté dans un sens radical, en prônant la taxation de l’accroissement indu de la rente foncière et la limitation des héritages. Sa lutte contre la privatisation des communs l’a conduit à prendre la tête de la Land Tenure Reform Association, un mouvement réformiste avancé. La critique millienne du droit de propriété illimitée n’a pas convaincu Karl Marx, qui a remis en cause la vision des « socialistes utopiques », et lancé une association rivale, la Land and Labour League. L’accumulation de la propriété foncière entre quelques mains représente une étape dans le développement du capitalisme qui sera dépassée par la révolution prolétarienne. Les propriétés privées seront nationalisées, et la rente foncière mise au service du système communiste.