La pensée et la pratique chrétiennes face à la torture : éléments pour un bilan critique

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2008

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Alberto Bondolfi, « La pensée et la pratique chrétiennes face à la torture : éléments pour un bilan critique », Revue d'éthique et de théologie morale, ID : 10670/1.7r97x3


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L’auteur esquisse l’histoire de la morale chrétienne concernant la torture. Celle-ci faisait partie des pratiques auxquelles les premiers chrétiens ont été exposés. Des citoyens romains ont été torturés pendant l’Empire. Saint Augustin, dans la Cité de Dieu, s’est opposé à la torture qui ne peut être, selon lui, un moyen d’enquête judiciaire ou une preuve de culpabilité.Malgré cela, la torture fut encore utilisé au Moyen Âge. Incmar de Reims continuait à la légitimer. Le pape Nicolas Ier la condamna en 866, mais il ne fut pas plus écouté que saint Augustin en son temps.Malheureusement, la torture fut approuvée comme lutte contre les hérétiques : en 1244, Innocent IV confirme la loi pénale de l’empereur Frédéric II. La torture appartient même au système juridique à l’époque prémoderne et, parfois encore jusqu’aux constitutions du xixe siècle.La réforme protestante ne change pas grand-chose vis-à-vis de cette pratique. L’absolutisme la durcit encore. Seuls deux auteurs la réprouvent fortement : le jésuite Friedrich von Spee et le jurisconsulte Cesare Beccaria, qui causa un profond bouleversement sur la question par le refus de la torture et de l’ensemble du système pénal. Ses réflexions eurent une très grande et très durable influence, tant il examina chaque détail de l’argumentation des tenants de la torture.

The author gives us an overview of the history of Christian ethics regarding torture, one of the practices that first Christians were obliged to endure. Roman citizens were tortured during the Empire. Saint Augustine, in The City of God, opposed torture which, in his opinion, could never be a means of legal interrogation or provide proof of guilt.In spite of that, torture was still used in the Middle Ages. Incmar de Reims continued to defend it. Pope Nicolas I condemned it in 866, but was paid no greater heed than Augustine had been many year before.Sadly, torture was approved of as a means of fighting heretics. In 1244, Innocent IV confirmed Emperor Frederic II’s criminal law. Torture was even a part of the juridical system in pre-modern times and, in some cases, it survived until the constitutions of the 19C.In regard to this practice, the Protestant Reform changed little. On the contrary, its absolutism made it even more brutal. Only two authors strongly condemned torture: the Jesuit Friedrich von Spee and the jurisconsult Cesare Beccaria, who caused a deep upheaval on the subject by refusing torture along with the ensemble of the criminal system His reflections had a great and lasting influence, so fine was his analysis of each argument proffered by those who upheld the practice of torture.

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