Adolf Eichmann à l’écran : entre monstre et banalité de la banalité

Résumé Fr

Le procès d’Adolf Eichmann a été déterminant pour dessiner son image et permettre qu’il figure dans les films. C’est ce procès qui donne un, si ce n’est LE visage à la destruction des Juifs d’Europe. Il fournit aussi une pléthore d’images, grâce à son filmage. La thèse qui, sous-tend cet article, est que l’impact de la forte présence médiatique d’Eichmann sur notre mémoire culturelle n’est pas uniquement tributaire de la gravité des crimes auxquels il a participé, mais qu’elle s’explique également en raison du potentiel narratif, interprétatif et fantasmatique lié à son/ses image/s. On ne peut comprendre le "phénomène Eichmann" sans prendre en compte sa médialité. Celle-ci se caractérise par un fond d’images d’archives extrêmement limité qui est continuellement repris en combinant documents et fictions. L’objectif de l'article est de montrer, à travers la présence cinématographique et télévisuelle d’Eichmann et du motif de la cage de verre, différentes dimensions médiatiques qui entrent en jeu quand on se penche sur le rapport entre archives filmiques et mémoire. 1) Le point de départ est une analyse sémiologique des images clefs autours desquelles se sont condensés des narratifs contradictoires. 2) Ensuite, l’article propose un inventaire le plus exhaustif possible des productions filmiques consacrées à Eichmann, qui permet d’avoir une idée des approches différentes et des thèmes dominants à travers l’histoire. 3) Afin de relier les productions filmiques à la mémoire nationale – dans ce cas l’Allemagne – sont analysé en détail trois films sur Eichmann réalisés après la chute du Mur. 4) Enfin, nous discuterons du motif de la cage de verre et de sa migration dans d’autres contextes, qui donne à Eichmann une présence médiatique implicite encore plus large.

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