2018
Cairn
Anne-Marie Baron, « Curiosité(s) et imagination chez Balzac et Baudelaire : Fondements balzaciens d’une métaphysique des choses et des mœurs », L'Année balzacienne, ID : 10670/1.7z73tw
Curiosité et imagination font de Balzac à la fois un décorateur et un metteur en scène. Mais pour lui, comme pour Baudelaire, l’enjeu véritable de la description et du récit est métaphysique. L’apparition des pièces du mobilier est un phénomène au sens heideggerien du terme, avec leurs qualités objectives, mais détachables et descriptibles hors d’elles-mêmes. Le décor intérieur a donc une fonction narrative, incite au déchiffrement, instaure une morale et une méditation sur la permanence du mobilier, comme pour conjurer la perspective de l’immobilité définitive. En philosophe, Balzac, par une réflexion inédite sur les qualités réelles, sensibles et sensuelles du décor intérieur, pose les fondements d’une ontologie des objets inséparable d’une véritable métaphysique des mœurs.