2014
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Gilles Malandain, « Jalons pour une histoire du pèlerinage au(x) tombeau(x) de Napoléon », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.7z94ni
S'interroger sur le pèlerinage napoléonien, c'est accepter de tester l'idée que les cultures politiques post-révolutionnaires procèdent d'une rationalité complexe (intellectuelle, sans doute, mais aussi émotionnelle) et peuvent s'apparenter à des religions, au moins sur un mode analogique : on pourra parler de religions ou de « religiosités séculières », qui se juxtaposent aux religions traditionnelles plutôt qu'elles ne s'y substituent totalement. Elles doivent donc être étudiées aussi à travers les manifestations d'une dévotion où se lit bel et bien le « sentiment politique » constitutif de l'homo politicus contemporain. A ce propos, le cas qui nous occupe ici ne parait pas opposer d'obstacle majeur : l'idée et l'existence même d'une « religion napoléonienne » ne fait guère de doute dans la France du XIX e siècle, même si la question de son lien avec le courant bonapartiste, et plus largement de sa valeur ou de sa teneur politique, a pu et peut encore faire l'objet de débat. On s'interroge ici sur un aspect du "culte" de l'empereur défunt, la visite au tombeau, que ce soit à Paris ou à Sainte-Hélène, ou encore dans divers autres lieux de substitution et de dissémination.