Impact des variations environnementales sur la structure des communautés mammaliennes et l’anthropisation des milieux : exemple des faunes holocènes du Sahara occidental

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2004

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Hélène Jousse, « Impact des variations environnementales sur la structure des communautés mammaliennes et l’anthropisation des milieux : exemple des faunes holocènes du Sahara occidental », Travaux et Documents des Laboratoires de Géologie de Lyon, ID : 10670/1.815ull


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Impact of palaeoenvironmental variations and human activities on mammal community structure : The Holocene faunas of the western Sahara. Elucidating the patterns and process of human cultural evolution is a major focus of modern archaeological research. The aim of this work is to analyse the relations existing between Holocene climatic changes, Neolithic humans and fauna, namely how mammals reacted to environmental changes and what role have they played in the evolution of Neolithic culture. In western Africa, after the general drought following the Last Glacial Maximum, a wet climate called the «climatic optimum» occurred around 8000 BP. From 6000 BP, progressively drier conditions influenced the mammal communities and led to human cultural changes. Crocodiles, fishes, hippos, turtles are typical of aquatic ecosystems and are often recognised in Neolithic sites with the large Sahelian ungulates such as giraffe, elephant, rhinos, African buffalo and antelopes. The latter constitute the main subject, as «antelopes» comprise 75 species in the whole Africa, with diversified morphologies and ecological adaptations. The anatomical descriptions of the post-cranial skeleton of Bovidae yield a new determination guide for the western African species. Systematic and biometrical studies of Neolithic material complete our knowledge on the Holocene animals. Herbivore species are homoeothermic organisms, strictly linked to their biotopes. They are used as proxy data to develop a method for reconstructing past-vegetation, using an actualistic approach. Bovid ecological requirements are defined from their modern distribution. The method is tested against modern data in order to validate the principle and its applications to Holocene faunas. Results help to show local particularities at a high resolution in space and time, determining refuge areas for humans at a time of incipient climatic desiccation. The archaeozoological evidence indicates a new type of animal exploitation by humans. Until historical times, animal exploitation was highly diverse, and included hunting and fishing, with cattle breeding towards the end of Holocene. At the Neolithic/Historic transition, the drastic reduction of wild fauna is associated to the demographic and climatic stress. In the face of accentuated drought, human societies could opt for one or two strategies : migration towards refuges where varied resources can be maintained, or modification of the dietary through pastoral activities.

Comprendre les mécanismes et les causes de l’évolution culturelle des hommes est un sujet principal de l’archéologie moderne. Le but de ce travail est d’analyser les relations existant entre les changements climatiques holocènes, les hommes néolithiques et les faunes : Comment les mammifères ont ils réagi face à ces changements environnementaux et quel a été leur rôle dans l’évolution de la culture néolithique ? Suite à une phase aride conséquente au dernier maximum glaciaire, l’Afrique de l’Ouest a connu à l’Holocène un épisode humide appelé couramment l’«optimum climatique» centré autour de 8000 ans BP. À partir de 6000 ans BP, la dégradation climatique s’amorce et le climat évolue vers une aridification affectant la structure des communautés fauniques, et conduisant à des changements culturels chez les populations humaines. Parmi la faune associée aux occupations humaines, on reconnaît souvent la présence de crocodiles, poissons, tortues, hippopotames, typiques d’écosystèmes aquatiques, ainsi que les grands ongulés tels que les girafes, éléphants, rhinocéros, buffles et antilopes. Ces dernières regroupent 75 espèces de Bovidae africains, et montrent une forte diversité anatomique liée à leur adaptation à un large spectre environnemental. Leur squelette postcrânien a fait l’objet d’une description anatomique précise afin de définir un nouveau guide de détermination pour les espèces ouest africaines. L’étude systématique et biométrique d’un nouveau matériel néolithique complète nos connaissances sur ces faunes holocènes. Les mammifères sont homéothermes et donc étroitement liés à leur biotope, montrant notamment un fort degré de spécialisation. Ils sont utilisés comme donnée proxy pour développer une méthode de reconstitution de la paléovégétation suivant le principe de l’actualisme. Les exigences écologiques des espèces de Bovidae d’Afrique nord équatoriale (incluant antilopes et buffle) ont été définies après discussion de leurs répartitions actuelles. Cette méthode est testée sur le corpus de données climatiques et zoologiques actuelles pour valider son application aux faunes holocènes. Les résultats mettent en évidence des particularités locales à haute résolution temporelle et spatiale, déterminant des zones de refuges permettant aux populations humaines de se maintenir en période d’aridification croissante. L’étude archéozoologique démontre un changement comportemental des hommes en matière d’exploitation animale. Jusqu’aux périodes historiques, cette exploitation est très diversifiée, incluant chasse et pêche, puis activités pastorales à l’Holocène récent. Il s’y trouve encore un gibier largement diversifié, et ce n’est qu’à la transition Néolithique/Protohistoire qu’on documente le déclin drastique de ces faunes. Si impact anthropique sur la faune il y a, il se situe à cette époque, sous une pression démographique et une aridification grandissantes. Les hommes font alors face à ces conditions difficiles de deux façons : soit en migrant vers des zones de refuge où ils maintiendront un certain temps ces diverses activités de subsistance, soit en modifiant leur comportement alimentaire en pratiquant de plus en plus, puis presque totalement, les activités d’élevage.

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