2004
Cairn
Justin Vaïsse, « Les néoconservateurs américains et l’Europe : sous le signe de Munich », Relations internationales, ID : 10670/1.81bac8
Dans ses premières années, lorsqu’il se préoccupait de politique intérieure, le mouvement néoconservateur ne se distinguait pas par sa vision spécifique de l’Europe. Au cours des années 1960 et 1970, il évolua peu à peu vers la droite, et son centre de gravité devint la politique étrangère. A ses yeux, l’Europe apparaissait militairement impotente et immorale parce que toujours prête à jouer l’apaisement avec Moscou. Dans leur troisième incarnation — comme membres la droite républicaine des années 2000 — bien des néoconservateurs sont devenus europhobes, voyant le vieux continent comme une entité irrécupérable et parfois hostile. L’Amérique ne peut compter sur elle en cas de coup dur, et, dans le pire des cas, elle met des bâtons dans les roues de Washington, comme la campagne contre l’Irak l’a montré.