1 décembre 2016
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1961-991X
Licence CC BY 4.0 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Thomas Buffet, « L’allégorie du voyageur chez Hölderlin et son originalité littéraire et philosophique dans la littérature européenne », Textes et contextes, ID : 10670/1.821e2f...
Hölderlin introduit dans son œuvre l’allégorie de la pérégrination pour présenter le travail du poète comme celui d’un intermédiaire chargé, non seulement d’entretenir le lien des mortels et des dieux, mais aussi d’établir un relais culturel entre la Grèce antique et le monde occidental. Pour nourrir cette allégorie, le poète recourt à toute une symbolique propre à établir une relation entre l’aspect personnel et le sens religieux ou métaphysique que suppose le lien entre les mortels et les dieux. L’originalité littéraire et philosophique de la pérégrination allégorisée par Hölderlin consiste en son double geste : d’une part, elle permet d’émettre une critique de la civilisation trop cloisonnée qui mène à un éclatement des savoirs, et d’autre part, dans une logique néo-platonicienne, elle propose en même temps le remède au mal dénoncé par la contemplation de la beauté à laquelle elle invite le lecteur. Enfin, Hölderlin se distingue de ses contemporains allemands et européens en établissant par l’allégorie de la pérégrination une filiation non seulement entre les Grecs et les Occidentaux, mais aussi entre les Grecs et les Indiens, faisant de ceux-ci, non pas, sur le modèle de ses contemporains, les égaux de ceux-là, mais le véritable modèle historique de l’Occident.