Appel à vos connaissances ; Des découvertes archéologiques énigmatiques sur les cols de Haute Maurienne et de Haute Tarentaise

Résumé Fr

En 2020, Éric Thirault présentait dans le numéro 83 de cette revue les résultats deprospections archéologiques en milieu glaciaire, ou anciennement glaciaire, en valléed’Avérole, souvent sur les itinéraires de passage à proximité des cols, témoignant demultiples raisons de traverser les Alpes d’une vallée à l’autre, depuis la fin de laPréhistoire. Il montrait l’importance de la démarche archéologique pour compléter lesdonnées de la recherche historique et de la tradition orale2.Ce travail se poursuit chaque été et le nombre de sites archéologiques identifiés toutcomme le nombre d’objets découverts augmente peu à peu.Notre recherche s’intéresse aux peuplements et aux réseaux de circulation des humainset des biens dans les Alpes depuis la Préhistoire. Nous questionnons et documentons lesmodalités de fréquentation en haute altitude (transhumance, parcours de chasse,exploitations des ressources minérales, végétales et en eau, commerce, rencontres,loisirs, performances, conflits, fraude, etc.), et les équipements matériels nécessaires enmontagne pour se nourrir, se déplacer ou pratiquer l’une des activités précédemmenténumérées.Dans cette enquête, le savoir des gens qui vivent ou pratiquent la montagne, dépositairesdes traditions majoritairement orales peuvent être d’un précieux secours. En effet, des1 valentin.lafont@univ-lyon2.fr et eric.thirault@mom.fr2 Tracq & Inaudi 1998 ; Inaudi &Tracq 2019 ; Thirault 2020a.2objets encore connus de nos jours peuvent trouver leur équivalent dans les objetsarchéologiques que nous recueillons. L’intérêt de ces échanges a déjà été prouvé lors dela mise au jour de restes bovins au col d’Arnès en 2019. Cette découverte pourraitcorrespondre, d’après des datations obtenues par le radiocarbone, à des récits entendusau village à propos d’une tentative de passage du bétail par des partisans italiens lors dela seconde guerre mondiale.Cet article soulève donc plus de questions qu’il ne fournit de réponses. À ces questions,peut-être avez-vous, lecteurs et lectrices savoisiennes et d’ailleurs, des réponses, desinterprétations, des sources et documents à partager et transmettre, pour participer àl’enrichissement de nos connaissances sur les anciens montagnards4.