Entre sécurité et rentabilité : Cadrages et recadrages de la politique de visa Schengen (1995 – 2015)

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2020

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Alors que la politique de visa Schengen s’inscrivait initialement dans un processus de sécurisation des frontières et de lutte contre le risque migratoire, elle est depuis quelques années cadrée comme une politique publique lucrative. Cet article fournit des pistes explicatives des facteurs de cette rentabilité et de son articulation avec les objectifs de contrôle et de sécurité. Il retrace la trajectoire du visa Schengen de sa mise en œuvre en 1995, jusqu’en 2015. Lorsqu’elle est adoptée par les États membres, la politique de visa Schengen est d’abord envisagée selon une orientation restrictive (1995-2004). L’effet de rentabilité monte en puissance dès la fin de la décennie 2000, en lien avec le développement de la sous-traitance et la croissance de la demande dans les pays émergents. L’article identifie cet effet de rentabilité comme une conséquence inattendue de la politique des visas, puis explique le recadrage de la politique des visas comme une activité lucrative et concurrentielle entre la France et les autres États membres.

Since the beginning of the Schengen era, common short-term visa policy has been a key component of a border security regime aimed at curbing the so-called migratory risk. However, recent developments shed light on a critical shift from this security logic to a moneymaking logic. Delivering visas has been gradually regarded as a lucrative policy. This article focuses on the Schengen visa policy transformations in the French case from mid-1990s until today. It explores the causes of the shift from a securitization framework to an emerging market-oriented framework in border management. The main assumption is that the logic of profitability is an unintended consequence of the Schengen visa policy, as the result of gradual outsourcing and exponential rise of the demand in emerging countries. Such a change also triggers the re-categorization of unwanted mobility flows into global market shares, disputed in a context of competition between France and other Member States.

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