Faire corps avec les orishas. Création chorégraphique et construction d’afrodescendance en Uruguay 

Résumé Fr

groupe Afrogama, composé entièrement de femmes, répète ses chorégraphies pour le défilé annuel de candombe, le genre musicochorégraphique afro-uruguayen. Le défilé de Llamadas, qui se déroule début février dans les quartiers historiques noirs du centre-ville de Montevideo, est un concours annuel où s'affrontent une quarantaine de groupes, appelés comparsas, composés d'une cinquantaine de joueurs de tambours 1 , d'une quarantaine de danseurs (essentiellement des femmes), de porteurs de drapeaux et de trophées et d'un porteur d'étendard qui ouvre la marche. Les femmes d'Afrogama dansent cette année avec la comparsa De Isla de Flores, rompant ainsi avec ce qui est pourtant l'un des principes fondateurs de leur groupe, celui de ne pas participer à la compétition du défilé de Llamadas. En effet, Afrogama, qui a été de 1995 à 2007 l'une des branches culturelles de l'organisation politique afro-uruguayenne Mundo Afro, rejette l'idée que la culture puisse faire l'objet d'une compétition et définit sa pratique comme un « outil social et politique