19 janvier 2011
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François Blanchard, « Les mots et les images en mathématiques et ailleurs », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.82e948...
Parmi les obstacles qui empêchent ou ralentissent la communication entre les mathématiciens et les expérimentalistes, nous relevons que certains sont de nature sémantique. En effet, de par son extrême spécificité et son caractère déductif, le langage mathématique est incapable d'appréhender la notion d'expé\-rience ; il pousse un certain nombre de mathématiciens à refuser à la métaphore et à la métonymie toute place dans un discours scientifique achevé, ce qui est (relativement) légitime dans le leur, mais certainement pas dans ceux de la physique, de la chimie, de la biologie et des autres domaines scientifiques. D'où des malentendus fréquents entre mathématiciens et spécialistes d'autres disciplines. Ces malentendus ne sont toutefois pas une norme, puisque la communication se fait malgré tout. La notion de {\it complexe intermédiaire}, introduite ici, vise à rendre compte à la fois des malentendus et du dialogue existants. Il s'agit d'une expression tirée du langage courant, porteuse de sens variés et reprise par une ou plusieurs disciplines pour symboliser une question scientifique encore mal formulée. Un complexe intermédiaire se prête à des interprétations divergentes, certaines scientifiques et d'autres non; c'est aussi un moyen de communication approximative qui permet à diverses sciences de dialoguer dans une perspective de travail commun.