2012
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« Pèlerinages et nouveaux offices liturgiques, ou comment instrumentaliser le plain-chant », Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques (documents), ID : 10670/1.830aeb...
Le pèlerinage n’a pas toujours eu au Moyen Âge une destination aussi célèbre que Saint-Jacques-de-Compostelle. Il peut se limiter à l’échelle régionale, engendrant cependant d’importants mouvements de population à l’occasion de la fête du saint vénéré, ou pour d’autres moments considérés comme festifs, comme la translation de ses reliques. Même à cette échelle, le pèlerinage représente cependant une manne non négligeable pour l’économie régionale : il était donc tentant d’attirer le plus grand nombre possible de fidèles, notamment par le développement d’une liturgie spécifique à chaque saint, afin de renforcer la dignité de leur culte. L’élaboration de nouvelles messes et offices à destination des saints locaux se développe ainsi considérablement à partir du Xe siècle, en raison notamment d’une concurrence acharnée entre les lieux de culte et les sanctuaires. En nous appuyant sur le cas de l’abbaye de Saint-Martial de Limoges, et plus particulièrement sur les offices créés pour sainte Valérie, l’une des premières converties par les prêches martialiens, nous verrons dans quelle mesure la liturgie, et l’élément musical qui l’accompagne, a pu favoriser la venue des pèlerins, en témoignant du prestige du sanctuaire.