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Angélique Thébert, « Reid et le langage des philosophes », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.83f2d5...
L'article examine les raisons pour lesquelles, selon Thomas Reid, l'étude de l'esprithumain ne doit pas violer l'usage commun des mots, sous peine de produire des discours inintelligibles. Reid part d'un diagnostic : de nombreux problèmes en philosophie de l'esprit (comme ceux relatifs à la nature de la perception et de la pensée) trouvent leur source dans l'inattention des philosophes à la manière dont le vulgaire parle des opérations de l'esprit (quand il dit qu'il « a une idée », qu'il « sent une douleur », ou qu'il « perçoit une couleur »). Il justifie le rôle normatif accordé à l'usage commun des mots par le constat d'une structure grammaticale partagée par les différentes langues, preuve selon lui qu'elles sont l'écrin de croyances universelles et de distinctions métaphysiques réelles. Il en découle un rapport d'enrichissement mutuel entre philosophie, langage et sens commun : car en prenant le sens commun pour guide, la saine philosophie peut aussi bien corriger la philosophie spécieuse que compléter le langage commun.