What moves in the movies. About our own animism. La câmera Pythagorique. De l'animisme qui nous est propre. En Fr

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En se mettant à l'écoute de deux films de Michelangelo Frammartino, Il dono (2003) et Le quattro volte (2010), et de ce qu'ils puisent de leur inscription dans les paysages et la culture de Calabre, Jacopo Rasmi explore les possibilités et les formes d'un animisme cinématographique (et riverain !) qui opère comme une puissance de mise à distance de la figure autocentrée de l'homme. Ses films interrogent les effets propres d'une contemplation impersonnelle sur le monde, la possibilité d'un acte de regard qui se serait émancipé de la figure du maître, l'homme. Frammartino filme pour mettre en crise l'anthropocentrisme cinématographique, il traque les motifs, les plans adéquats d'un cinéma attentif au monde, c'est-à-dire attentionné envers le monde plus-qu'humain. Dans ce dépaysement, se rejoue quelque chose de notre rapport à la nature, loin de ses représentations figées, extérieures à l'homme et entrevues comme un ensemble de ressources inépuisables et passives. Jacopo Rasmi retient de ce cinéma-là la « gravité » des choses (qui est le contraire de leur inertie), celle qui nous met au défi LA CÂMERA PYTHAGORIQUE DE L'ANIMISME QUI NOUS EST PROPRE Jacopo Rasmi de nous réveiller de ce drôle d'oubli : les puissances animées rôdent, la réanimation nous guette. En ce sens, c'est un cinéma qui relève d'un parcours d'initiation, renouant les termes d'une alliance passée de longue date entre le cinéma et la fable. Si une fable est un espace de narration qui offre des possibilités d'animation en s'autorisant à faire parler les choses alors, propose Jacopo Rasmi, le cinéma de Frammartino donne vie à des « éco-fables » qui mettent en scène, offrent des images et des mouvements à des formes d'animismes étranges qui déjà peuplent nos contrées et nos existences. Le cinéma devient un espace de « contre-animation » du monde, le lieu privilégié d'une lutte contre les entreprises qui, souverainement et avec beaucoup d'autorité et de certitudes, contribuent à le désanimer en instituant un certain partage du sensible. Quand on commence à se taire, les choses commencent à parler. Allons au cinéma et fermons les yeux, en grand. Pour commencer à voir, entendre. Sentir. Eyes Wide Shut.

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