« Love Love Peace Peace » : de l’affirmation d’un imaginaire commun de l’Eurovision. Des pratiques discursives des fans médiatisées via les réseaux sociaux à la construction et l’affirmation d’une culture commune : le Concours Eurovision de la Chanson

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6 juillet 2022

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Isabelle Vallet, « « Love Love Peace Peace » : de l’affirmation d’un imaginaire commun de l’Eurovision. Des pratiques discursives des fans médiatisées via les réseaux sociaux à la construction et l’affirmation d’une culture commune : le Concours Eurovision de la Chanson », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.84254a...


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La communauté des Eurofans établit un cadre normatif subjectif des pratiques des fans. Le groupe Facebook « Eurovision 2022 » est une source d’information collaborative s’appuyant sur un processus de « sédimentation » des informations. Les fans braconnent les contenus relatifs au concours et les éditorialisent pour les partager au sein de leur communauté d’intérêt. En outre, les Eurofans se réapproprient des « normes objectives » de l’Eurovision : ils réalisent notamment des classements et organisent leurs propres systèmes de vote. Par ces pratiques de « bricolage », les fans revendiquent et affirment leur identité d’Eurofan. Par ailleurs, la communauté des Eurofans est un groupe de socialisation aligné avec les « normes objectives » de l’Eurovision, à savoir qu’ils s’approprient et réinvestissent les « normes communicationnelles » et les valeurs adoptées par les instances officielles. Imposant un cadre normatif subjectif aux Eurofans, l’objet culturel « Eurovision Song Contest » et la communauté d’intérêt génèrent un sentiment d’appartenance à quelque chose qui dépasse la seule individualité des fans. À travers des processus d’éditorialisation du concours et de son histoire, les instances officielles imposent une culture normative de l’Eurovision. Par une maîtrise du temps médiatique du concours, elles soumettent les fans à un rythme et à un calendrier donnés. Elles réalisent également une « remédiation » de l’histoire du concours qui engage les fans. Enfin, ces derniers participent activement à une co-construction du sens interprétatif et de l’histoire de l’Eurovision. Ces activités de lecture et d’écriture consacrent notamment des stéréotypes, des valeurs et des récits qui deviennent ainsi canoniques. Les fans reconnaissent alors la culture normative de l’Eurovision en se l’appropriant. Au-delà de ces processus d’éditorialisation du concours, un processus synchrone d’historicisation et de mémoire de l’Eurovision est à l’œuvre, réalisé par les instances officielles et informelles. Les instances officielles de l’Eurovision instaurent une culture normative « objective » via un système de médiation mémorielle synchrone et via la remédiation du concours des supports analogiques vers les canaux numériques. Ces mécanismes sont parallèles à l’établissement d’une mémoire interpersonnelle et subjective du concours chez les Eurofans. Deux niveaux de normes mémorielles différents coexistent alors entre les deux types d’instances. Ces deux mises en scène narrativo-discursives sont ainsi prises dans une relation d’interdépendance et cohabitent dans un système orbital, cadre de normes centrales, périphériques et communes à ces deux sphères. De la superposition entre les « normes subjectives » et « objectives », à savoir l’appropriation des « normes « objectives » par les Eurofans, émerge un « imaginaire culturel » commun du Concours Eurovision de la Chanson.

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