2021
Nicolas Minvielle Larousse et al., « Le Minier : histoire et archéologie des entreprises argentifères médiévales: Programme collectif de recherche : Rapport d'activité 2021 », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.844mcw
Ce Programme Collectif de Recherche est une enquête interdisciplinaire portant sur les entreprises argentifères médiévales de la vallée du Minier (département de l’Aveyron, commune du Viala-du-Tarn). Entre le XIIe et le XVe siècle, au moins, cette vallée fit l’objet d’exploitations discontinues de gisements polymétalliques (cuivre, plomb, zinc, argent) – essentiellement pour produire du plomb et de l’argent. Pour explorer leurs dynamiques et leurs vestiges, le PCR regroupe des chercheurs de disciplines et d’horizons complémentaires : archéologues, historiens, historiens de l’art, géologues et géochimistes. La campagne 2021 a été marquée par de riches avancées dans l’acquisition des données et un retour sur le terrain. Le dépouillement d’archives a été poursuivi, en particulier dans les registres notariaux des XIVe et XVe siècles. Notre connaissance topographique et toponymique de la vallée se précise et sera articulée avec le MNT relevé par Lidar, tandis que le déclin de la production argentifère qui était supposé à partir du début du XIVe siècle se confirme. Parmi les actes réunis, signalons plusieurs ventes d’argent faites à des marchands de Millau qui, en même temps, contribuaient à financer la production. Par ailleurs, le fonds d’archives du château de Saint-Amans commence à être exploré et contient plusieurs actes en relation avec la vallée du Minier. Au mois d’août 2021, une campagne de sondage a été réalisée afin de réaliser un diagnostic archéologique de plusieurs secteurs dont l’intérêt avait été observé en prospection. Trois sondages ont été réalisés sur des vestiges de surface : un atelier de préparation du minerai aux Voltes qui a été par radiocarbone du XIIIe siècle, un épandage de scories au moulin de la Rode, issu d’une fonderie dont le fonctionnement a été daté au XIVe siècle par radiocarbone et le rez-de-chaussée d’une des maisons médiévales du Minier. En parallèle, deux séries de sondages ont été effectuées dans des mines, l’une pour désobstruer la mine de la Saliège et l’autre pour documenter les différents ouvrages et aménagements de la mine d’Arbus, dont l’exploitation a pu commencer au VIIIe siècle, datation radiocarbone qu’il faudra confirmer. Par ailleurs, deux ouvrages miniers supplémentaires ont été topographiés et ajoutées au corpus. Les études architecturales se sont enfin poursuivies, focalisées cette année sur les maisons doubles au centre du Minier. L’étude géochimique des sols et des matériaux s’est largement développée grâce à l’emploi d’un appareil portable d’analyse par spectrométrie de fluorescence X. Une large part de la vallée a pu être cartographiée et plusieurs concentrations de surface en plomb et zinc mises en évidence. Dans le même temps, les minerais exploités dans les différentes mines ont été échantillonnés ainsi que les divers matériaux rejetés à mesure des étapes de la production et retrouvés en fouille (blocs de minerais, billes de métaux, scories). Enfin, une première caractérisation de lots de monnaies frappées par les comtes de Rodez a été effectuée avec un pXRF