A mobilization against health? How alcohol producers dealt with the concept of addictionIn the late 1990s, an unexpected actor encouraged the sanitarisation process of drug policies : alcohol producers. Indeed, they have been able to mobilize the concept of addiction, on which was based a governmental project at that time, to support a policy that rather targets consumer behavior than alcoholic beverages. So they have been able to negotiate a public policy that they first contested and to delimit its scope of implementation. We show that alcohol producers, choosing repertoires of action that appeared to be compatible with both cognitive (biomedical sciences) and institutional (health administration) territories of their opponents, became the main stakeholders in the construction of this public health policy. Eventually, if we can say that they rallied against health, or against addiction, it does not mean so much that they were strongly opposed to it, but rather that they have been able to lean against it in order to better assert their own views and interests.
A finales de los años 90, el proceso de sanitarización de las políticas de lucha contra la droga y las toxicomanías contó con el apoyo de un actor inesperado : los productores de alcohol. Estos supieron apropiarse del concepto de adicción en el marco del proyecto gubernamental de la época, para fomentar políticas enfocadas más hacia el comportamiento de los consumidores que hacia las mismas bebidas alcohólicas. Así, supieron negociar los términos de una política pública a la cual inicialmente se oponían, logrando controlar su alcance en lo referente a su sector productivo. De esta manera, demostramos que estos productores, movilizando repertorios de acción compatibles tanto con el territorio cognitivo (ciencias biomédicas) como institucional (administración pública sanitaria) de sus adversarios, participaron directamente en la construcción de una política de salud pública. Si se movilizaron en contra de la salud o en contra de las adicciones, esto no quiere decir que se hayan opuesto sino más bien que encontraron allí un apoyo para expresar sus puntos de vista e intereses propios.
À la fin des années 1990, le processus de sanitarisation des politiques de lutte contre les drogues et les toxicomanies a pu s’appuyer sur la mobilisation d’un acteur inattendu : les producteurs d’alcool. Ces derniers ont en effet su s’approprier le concept d’addiction, au fondement du projet gouvernemental de l’époque, afin d’encourager une politique qui ciblerait davantage le comportement des consommateurs que les boissons alcoolisées. Ils sont parvenus à négocier les termes d’une politique publique qu’ils contestaient au départ et à en délimiter la portée dans le secteur qui les concernait. Nous montrons ainsi que les producteurs d’alcool, en optant pour des répertoires d’action compatibles avec le territoire tant cognitif (les sciences biomédicales) qu’institutionnel (l’administration sanitaire) de leurs adversaires, ont été parties prenantes de la construction d’une politique de santé publique. S’ils se sont mobilisés contre la santé, ou contre les addictions, ce n’est donc pas tant qu’ils s’y sont fermement opposés mais au contraire qu’ils ont su s’y adosser pour mieux faire valoir leurs propres vues et fins.