Négocier les futurs d’un territoire nucléaire : le cas de La Hague

Résumé En Fr

This article examines the negotiations over the future of an area dominated by a nuclear plant. The future of the area is also replayed by the plan to extend the plant as part of the nuclear storage pool project, which stabilises the area's industrial identity at the expense of other projections made by its stakeholders. We are examining the reconciliation and friction between the projections for the area made by a variety of players (public institutions, mayors, town planners, local residents, environmental associations, experts); these projections are embodied in concrete projects and they fit more or less with the existing plant as well as with the project of extension. The analysis is divided into three parts: the first explores the integration of the nuclear plant into the local area, showing how it has gradually become embedded in its various dimensions (social, economic, material and political). The second part shows that regional projects with an alternative vision of the nuclear region are emerging, but are having to deal with the plant as part of the administrative reorganisation of the region. Finally, the third section looks at how these projects can coexist in a context of growing climate uncertainty.

Cet article étudie les négociations sur l’avenir d’un territoire où prédomine la présence d’une usine nucléaire. Cet avenir est aussi remis en question par le projet d’extension de l’usine associé à l’implantation d’une piscine de stockage nucléaire qui stabilise l’identité industrielle du territoire aux dépens d’autres projections portées par d’autres acteurs. Nous interrogeons la conciliation et les frictions des projets de territoire issus d’acteurs variés (institutions publiques, maires, urbanistes, riverains, associations de lutte pour l’environnement, experts) ; ces projets concrets cohabitent plus ou moins avec l’usine déjà présente, ainsi le projet d’extension. L’analyse se découpe en trois temps : un premier explore l’insertion de l’usine nucléaire dans le territoire en montrant son enchâssement progressif dans ses différentes dimensions (sociales, économiques, matérielles, politiques). Un deuxième temps montre que des projets de territoire portant une vision alternative du territoire nucléaire émergent mais doivent composer avec l’usine dans le cadre d’une recomposition administrative du territoire. Enfin, un troisième temps questionne la cohabitation des projets dans un contexte de montée des incertitudes climatiques.