15 mars 2021
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Guillaume Soulez, « Tension et densité de l'intervalle sériel », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.7202/1089609ar
Il faut abandonner une perspective de la sérialité comme purement « industrielle » (Adorno/Horkheimer) ou in fabula (Eco) pour rendre compte de la richesse sémiotique et herméneutique de l’intervalle sé- riel. Une double répétition (Soulez), structurelle (par le genre, par exemple) et matricielle (par la question irrésolue en jeu tout au long de la série), détermine un double intervalle et une implication diffé- rente (mais complémentaire) du spectateur. Cette approche permet de mieux identifier la signification de certaines bifurcations et bizarreries des épisodes et on peut voir le rôle très important des intervalles qui viennent « habiter » des espaces intermédiaires, flottants, voire être constitués en tant que tels alors qu’ils ne semblaient pas secondaires ou, au contraire, essentiels, selon qu’on change de point de vue ou de plan d’interprétation. Nous verrons que l’intervalle sériel est un espace de porosité possible entre diégèse et spectateur du point de vue de la temporalité, en indiquant que des circuits temporels complexes (pro- jections, relectures, découpages et redécoupages, etc.) sont à l’œuvre pour guider ou stimuler le travail spectatoriel. Deuxièmement, que l’intervalle est différent selon qu’il est pris dans une dynamique struc- turelle ou génésique (y compris du point de vue de l’intertextualité). On peut, troisièmement, noter qu’il existe dans le travail spectato- riel une capacité d’intervallisation, ou création d’intervalles, plus ou moins virtuelle.