21 décembre 2012
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Sally Sargeson, « Pourquoi les femmes possèdent-elles moins ? Le cas des campagnes en voie d’urbanisation », Perspectives chinoises, ID : 10670/1.85bjmt
L’augmentation de la richesse en Chine, résultat de la forte croissance de l’économie ces dernières années, s’est accompagnée d’un creusement des inégalités entre les sexes dans la possession d’actifs. Ce fossé n’est nulle part plus marqué – et ses conséquences sur l’avenir des femmes plus préoccupantes – que dans les zones périurbaines où la conversion des terres agricoles en terrains constructibles a fait exploser les prix de l’immobilier. Cet article examine comment ces inégalités se perpétuent dans le processus d’urbanisation des campagnes chinoises. Il remet en question les raisons les plus couramment acceptées pour expliquer ces inégalités et suggère que la théorie de Tilly sur les causes catégorielles des « inégalités durables » offre un correctif utile à ces explications. En s’appuyant sur des données d’enquête et d’entretiens menés entre 2004 et 2012 dans le Zhejiang, le Fujian, le Hunan et le Yunnan, ainsi que sur des sources de seconde main, cet article montre comment, lorsque les paysans sont expropriés de leurs terres et que leur outil de travail, leurs cultures et leur logement sont détruits, les familles, les comités de village et les autorités gouvernementales locales se fondent sur les catégories de genre pour fixer le montant des indemnités compensatoires et dédommagent les hommes de manière plus avantageuse que les femmes. Il devient alors plus difficile pour ces dernières de faire valoir leurs droits à la propriété ou à diriger des entreprises au moment même où la valeur de ces actifs augmente du fait de l’urbanisation.