Dispositif de la scène vide dans Le Ravissement de Lol V Stein

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2 septembre 2024

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Stéphane Lojkine, « Dispositif de la scène vide dans Le Ravissement de Lol V Stein », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.54563/cahiers-duras.507


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Résumé En Fr

In 1965, Lacan’s discovery of Le Ravissement de Lol V. Stein (The Rapture of Lol V. Stein) confirmed what he had been theorizing. He then moved away from the structural and linguistic paradigm towards a modeling by mathemes, i.e. by operative devices. Duras’s text provides him with an essential point of support, and Lacanian theorizing in turn sheds light on how the scene works in Duras’ novel. Le Ravissement apparently unfolds from the traumatic opening scene of the Ball, and the “word-hole” that designates it, but it is the repeated screen scene that provides the substance of the novel. The hotel window where Jacques Hold meets Tatiana is a tableau for Lol, but an empty tableau, like a screen, through the interposed silhouette of Tatiana: all the other scenes are organized on this empty-scene model. What is at stake in the scene is not the interaction of two characters under the gaze of a third party, but the repetition of the lookout, which makes the subject’s schize operate, at the expense of its very substance. The revolution that Duras introduces into the scenic set-up proceeds from this hollowing-out.

Le point de départ de cet article est la rencontre manquée de Lacan avec Marguerite Duras. Lacan a vu dans Le Ravissement de Lol V Stein la mise en œuvre du basculement de l'ancienne psychanalyse freudienne vers la nouvelle formalisation lacanienne du discours psychanalytique, avec ses mathèmes, le pivot de ce basculement étant le nom même, tronqué, de Lol V Stein. Or ce nom, qui tient lieu d'objet a du désir, met en œuvre une autre hypothèse lacanienne, que dans le désir c'est le regard qui actualise l'objet a. Voilà qui nous amène à une nouvelle compréhension de la scène durassienne, fondée non sur l'interaction (selon la compréhension narratologique classique de la scène), mais sur le guet. Le guet organise une scène vide. Le mot scène apparaît 4 fois dans le texte, et ne désigne jamais un événement. On dégage à partir de là la structure formelle de la scène durassienne, avec son double triangle de l'œil et du regard, et son dispositif d'effraction scénique.

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