7 janvier 2022
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Odile Maufrais, « Former des enseignant·e·s stagiaires du premier degré en Education Physique et Sportive à l’approche intersectionnelle des rapports sociaux. Développement professionnel et repères des enjeux de formation. », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.864e37...
Les rapports sociaux sexe/classe/"race" sont présentés dans leurs développements théoriques français comme « consubstantiels et coextensifs» (Kergoat, 2009). Nous présumons qu’ils entrent dans l’école, s’importent dans le contexte de la classe, influençant la confrontation de l’élève aux situations didactiques. Des recherches antérieures en didactique de l’EPS et en formation des enseignant·es ont argumenté pour une prise en considération des facteurs sociologiques tels que la classe sociale (Poggi et Brière, 2014), le sexe (Cogérino et al., 2006), le genre (Couchot-Schiex et al., 2009, 2017). Dans leur continuité, il semble pertinent de poursuivre cette analyse des actions des élèves à partir de l’ancrage conceptuel intersectionnel car « toute pratique didactique est ou devrait être pensée selon le contexte social qui la constitue et qu’elle contribue à façonner » (Blanchet, 2009) ; les contextes produisent des effets notables sur les modalités d’enseignement/appropriation des savoirs et les pratiques façonnent à leur tour les contextes (Brière-Guénoun et Poggi, 2015). C’est pourquoi, à titre expérimental, dans une visée professionnalisante et transformative, une formation à l’approche intersectionnelle des rapports sociaux avec des professeur·es des écoles stagiaires a été proposée dans le but d’orienter leur prise en considération de certains indicateurs sociologiques des élèves (sexe-genre, classe, "race") rassemblés tous ensemble sous la terminologie d’intersectionnalité (Crenshaw, 2005) lors du travail didactique et pédagogique de l’enseignant·e en EPS. Le modèle CompAS de Parmentier et Paquay (2002) est utilisé comme grille d’analyse de la construction des compétences en situations d’enseignement/apprentissage que ce soit entre l’enseignant·e et l’élève ou entre la formatrice et l’enseignant·e stagiaire. Ce modèle présente dix activités participant du processus de construction des compétences. Les compétences professionnelles sont définies comme «des capacités à mobiliser diverses ressources cognitives pour faire face à des situations singulières » (Perrenoud, 1997), considérant ainsi qu'elles mobilisent des savoirs, savoirs faire, attitudes ne pouvant s'exprimer que dans une situation unique, non reproductible, singulière, comme le serait une activité d'enseignement.