Parler une langue étrangère

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2024

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Dinah Rosenberg, « Parler une langue étrangère », Revue française de psychanalyse, ID : 10670/1.86c482...


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Résumé En Es Fr

This article looks at the case of a young child brought up in English and with whom I work in English, even though this is neither the language of his parents nor mine. His language is primarily made up of repetitions of ready-made phrases, reflecting his parents’ difficulty in cathecting their child’s erotic body beyond his survival. My English, a language I learnt, probably repeats this rather cold way of speaking. In the course of the work, a movement emerged in which the English became less comprehensible, leading to exchanges in joyful gibberish. The pleasure of making sounds and playing appeared. This gave me reason to hope that a language of pleasure would emerge in place of useful talk in response to a need, and that in the end this child would develop an ambivalent and addressed language, less under the sway of the death drive. The mother tongue, acquired and not learnt, is anchored in the child’s body and the pleasure of exchanging beyond words, and thus makes drive fusion possible on the model of masochism as the guardian of life.

Este artículo evoca el caso de un jovencito criado en inglés y con el que trabajamos en inglés cuando no es ni el idioma de su padre ni el mío. Su lengua se estructura de repeticiones de frases hechas que reflejan la dificultad de los padres de cargar el cuerpo erótico del hijo más allá de la supervivencia. Mi inglés, idioma aprendido, probablemente repite una manera un tanto fría de hablar. A lo largo del trabajo se va tejiendo un movimiento en el que el inglés se vuelve menos comprensible hasta llegar a intercambios en un galimatías simpático. El placer de producir sonidos y de jugar se hace presente. Esto abre las puertas a que un lenguaje placentero ocupe un lugar ahí donde un hablar útil da cuenta de una necesidad y finalmente el niño va a desarrollar una lengua ambivalente y dirigida, ya menos bajo el dominio de la pulsión de muerte. La lengua materna, adquirida y no aprendida, echa raíces en el cuerpo del niño y en el placer del intercambio antes que en las palabras e irá permitiendo fusionar las pulsiones bajo el modelo del masoquismo guardián de la vida.

Cet article évoque le cas d’un jeune enfant élevé en anglais et avec qui nous travaillons en anglais alors que ça n’est ni la langue de ses parents ni la mienne. Sa langue est d’abord faite de répétitions de phrases toutes faites reflétant la difficulté pour ses parents d’investir le corps érotique de leur enfant au-delà de sa survie. Mon anglais, langue apprise, répète probablement cette façon un peu froide de parler. Au fil du travail se dessine un mouvement où l’anglais devient moins compréhensible jusqu’à des échanges en charabia joyeux. Le plaisir à proférer des sons, et à jouer apparaît. Cela donne espoir qu’un langage du plaisir prenne place au lieu où un parler utile répond à un besoin et qu’in fine cet enfant développe une langue ambivalente et adressée, moins sous l’emprise de la pulsion de mort. La langue maternelle, acquise et non apprise, s’ancre dans le corps de l’enfant et le plaisir de l’échange en deçà des mots, et permet ainsi d’intriquer les pulsions sur le modèle du masochisme gardien de la vie.

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